Guest of the guest est une revue qui divulgue, oriente le bas et moyen peuple plutôt jeune trentenaire, en
mal d'ascension sociale vers le "must", le top de l'élite people new-yorkaise, en veux-tu en voilà, pour être là où quelque
chose peut se produire, qui bouleversera notre vie, nous permettra de rencontrer
celui ou celle qui nous enrichira de sa présence socio-médiatique et de ses rails
de coke. Là où il faut déjeuner, bruncher, dîner, et tout le bataclan.
Le NSFW (New Society for Wellness) est un club privé, dont l'accès est rigoureusement contrôlé. Ici s'exprime la nouvelle lubricité des "millennials" en mal de canaillerie, les plus beaux et les plus socio-médiatiques, qui laissent derrière eux les plus de 1000 demandes non satisfaites de ceux qui ne leur arrivent pas à la cheville.
Couples ouverts, en mal de nouvelles émotions, de stimulations de la zone fantasmatique et de tout ce qui se veut trouver sa place dans le fait d'être sélectionné.
Alors on ne peut s'empêcher de regarder la carte de ce "bien être" de Williamsburg, présenté comme l'apothéose orgasmique de l'élite sans évidemment penser aux anciens bordels de luxe et à leur clientèle de la haute-bourgeoisie désoeuvrée et surtout à rester une nouvelle fois consternés par la pauvreté des "innovations" dans ce domaine où tout, semble-t-il, a déjà des milliers de fois été dit.
Couples ouverts, en mal de nouvelles émotions, de stimulations de la zone fantasmatique et de tout ce qui se veut trouver sa place dans le fait d'être sélectionné.
Alors on ne peut s'empêcher de regarder la carte de ce "bien être" de Williamsburg, présenté comme l'apothéose orgasmique de l'élite sans évidemment penser aux anciens bordels de luxe et à leur clientèle de la haute-bourgeoisie désoeuvrée et surtout à rester une nouvelle fois consternés par la pauvreté des "innovations" dans ce domaine où tout, semble-t-il, a déjà des milliers de fois été dit.
Encore, rites sado-masochistes, suçage, sodomie, parties
pluridisciplinaires, on en refait le tour revenant toujours à la même place de
la si difficile relation de l'humain à sa sexualité et de l'illusion que
celle-ci puisse s'étendre, d'une façon exponentielle, au regard de ses revenus
et de sa place dans la hiérarchie du " hype".
Encore, on croit pouvoir ouvrir des champs insondables de perversité,
trouver grâce à une didactique éclairée sa voie vers une
pratique sexuelle "spéciale" et surtout digne du compte en banque : s'excroire, s'étendre, s'adonner à
des gestes à nouveau nouveaux, bien sentis et à l'illusion que nous sommes les seuls et premiers à perpétrer de tels vices créatifs, tout en répétant à
l'infini les mêmes rituels de ce qui, on ne s'y fera jamais, est avant tout une
affaire infinie finie, dessinée, connue et donc, dans ces temps de la
jouissance omnipotente, à renouveller sans cesse, vouée à devenir
inévitablement d'un ennui mortel, où l'on sentira le courant froid de
l'illusion nous glacer en nous faisant enfiler pour la cinquième fois en une
heure par une transsexuelle équipée d'un masque à gaz et de gants de boxe.
L'époque n'en peut plus de gratter les fonds de tiroir de
sa liberté, et en poussant l'idée même de ses limites, de repousser aussi le vide qu'elle entend résonner sous l'incessant chaos
acoustique qui la suit du matin au soir, prise en étau entre le progrès et la
technoscience érigés comme dieux et déesses impitoyables.
La mise en avant d'un tel lieu est aussi un aveu de terminaison, de station ultime où ce qui fonctionnait à l'aube du Capitalisme comme signe d'appartenance et comme liberté d'exercer le pouvoir jusque dans la qualité de sa lubricité et de ses rituels revient à sa propre case, New York sans peut-être en avoir conscience redessinant encore et toujours la même carte d'une sexualité de classe, directement attachée, fouettée par le pouvoir qui s'exerce à travers elle.
Mais le sexe n'existe qu'à être maintenu dans la zone vitale de la question. Nous lui avons donné toutes les formes de réponses possibles, même la robotique et ne pouvons que constater sans nous l'avouer vraiment, que ça ne marche pas, que la part d'inconnu, de sacralisation du rituel, dilapidée dans l'idée d'un tout accessible pour certains, ne peut et ne pourra jamais être remplacé par un savoir, fût-il la source sans cesse reconduite de sa propre technologisation.
Mais le sexe n'existe qu'à être maintenu dans la zone vitale de la question. Nous lui avons donné toutes les formes de réponses possibles, même la robotique et ne pouvons que constater sans nous l'avouer vraiment, que ça ne marche pas, que la part d'inconnu, de sacralisation du rituel, dilapidée dans l'idée d'un tout accessible pour certains, ne peut et ne pourra jamais être remplacé par un savoir, fût-il la source sans cesse reconduite de sa propre technologisation.
A ne plus se poser les questions de la destinée humaine sauf à la précipiter dans des voyages interstellaires sur réservation, à
avoir refoulé sa part tragique, on en vient à rejouer encore et encore les
orgies qui nous habitent depuis toujours, c'est à dire depuis que l'élite ne
peut s'affirmer comme telle qu'à se doter d'organes qui la prolongent dans les
voies du plaisir jamais atteint et de ses moyens toujours plaqué or de s'exhiber en se cachant, mais
toujours au bout du compte amers et décevants.EG