8.12.2022

Cochon, mon frère.

 


 

This new vertical farm is growing towering racks of mycelium for fungi-based bacon

 


 

 

 

Si dans le matraquage, à la fois tyrannique dans sa forme et confus dans son fond, pointant la consommation de viande comme un péché digne des flammes de l'enfer du Bien, on ne voit, sent, pressent pas ce qui pousse de stratégie promotionnelle et de volonté de culpabiliser les consommateurs en pointant, dans une négation complète à la fois de l'histoire de l'espèce humaine et des réels changements à apporter à notre rapport au vivant, la "cruauté" de l'élevage d'animaux domestiques. (Cruauté qui évidemment ne prend pas la peine de se définir, mêlée qu'elle est avec ce qui ressortit à notre rapport métaphysiquement occulté à la mort ), on passe à côté d'un des mouvements essentiels de la globalisation, tendant à mettre toute l'alimentation de la planète entre les mains de quelques monopoles, à la fois des terres, des graines et des modes de productions et de commercialisation, dans l'effacement complet des professions agricoles et la disparition des petites et moyennes exploitations autonomes, conduites toutes à la ruine.
Ce qui se produit avec la viande et les produits laitiers soumis à l'opprobre n'est pas un fait nouveau, c'est simplement l'étape qui suit ce qui s'est effectué de standardisation, de travail de mutation et de normalisation des graines et de leurs fruits divers, avec la disparition à l'échelle planétaire de millions d'espèces de légumes, de céréales et de fruits, effacés de la surface dans la monopolisation des sources et leur standardisation globale.
Les résultats de cette standardisation des tailles, des couleurs, et l'appauvrissement nutritionnel qui s'en suit étant accompagnés, en cas de maladie comme ce fut le cas aux USA avec la pomme de terre, d'une disparition complète des seuls espèces cultivées pour leur qualité standard et aucune souche autre pour les régénérer.
Il va de soi que ces disparitions d'espèces par milliers a accompagné la perte culturelle des différences de goût dans l'alimentation, et la standardisation des attentes dans le choix des produits achetés et ne s'est pas fait à grand bruit.
Le matraquage anti-viande a le travail de propagande rendu plus aisé puisqu'il peut jouer avec l'apport de quelque pseudo philosophe des espèces, notoirement eugéniste et mégalomane, et des mentalités devenues uniquement mues par une sensiblerie pathologique aveuglée par le fantasme et modélisée par l'étau de l'esprit de mode une incontinence émotionnelle qui se manifeste sur des bases de culture générale et de simples connaissances historiques, philosophiques ou anthropologiques quasiment absentes.
Tout ceci afin d'ouvrir grandes les allées des changements de modes de vie, de contrôle de cette vie et de son alimentation, toujours au nom du "durable" , de la "préservation de la planète" alors que les modes de production des substituts à la viande engendrent des monopoles de plus en plus centralisés des modes de production, de leurs propriétaires, factotums des délires scientistes de quelques thaumaturges dont on taira les noms mais qui n'ont jamais mis les pieds dans une étable et des produits dont l'intérêt réel, à part les bénéfices de sa commercialisation "tendance", terme qu'on définira comme processus agissant en cercle clos, à la fois initiant les changements par des manipulations idéologiques et un matraquage médiatique en créant des pressions, à base de culpabilisation, de censure et de ségrégation sur les mentalités et s'en gavant en retour et s'y adaptant par contre-coup en transformant ce qui est devenu une "demande" du consommateur en produit marketisable à modifier, c'est à dire "améliorer" sans cesse à travers sa promotion, incessante elle aussi, dans un face à face s'organisant lui-même et induisant une "évolution" sur laquelle personne n'a de contrôle ni de recul mais qui touche la standardisation absolue des personnes et de leur propre rapport à leur destin. EG

Décapités nous sommes.