10.28.2025

Debout les Franchouillards !!!

 Debout les Franchouillards !!!

Si "nous" souhaitons envisager quelque chose comme un sursaut, échapper peut-être aussi au broyage mondialiste ou à la guerre civile, ce sera en tout premier lieu à travers un sursaut de dignité : Une considération, simple, généreuse, humble et déculpabilisée pour notre pays et son histoire, ce long et lent trajet qui, de massacres en invasions, de colonisations en Lumières, de tranchées en empires, de Révolution en Occupation, a fait de "nous" ce que "nous" sommes.
Des individus qui, quelle que soit leur trajectoire personnelle, ont hérité des siècles qui les ont précédés, des savoir-faire, des connaissances, de ce muet et lourd "patrimoine", de moeurs et de pratiques, qui est présent partout.
Il suffit d'un peu se promener en long en large et en travers sur tous ces "départements" pour qu'il vous saute aux yeux dans toute sa magnificence, qu'on l'ignore, qu'on le renie ou qu'on le brutalise à coup d'éoliennes orwelliennes.
Ce patrimoine est là, avec ses accents différents qui couvrent ce grand territoire et ses systèmes politiques qui le conditionnent , décident de son avenir et le gèrent.
Dans le chaos moral, institutionnel, culturel, économique dans lequel chacun se débat, touché, qu'il le veuille ou non, par ce qui l'entoure comme si il était enjoint à faire des heures de garde au chevet d'un grand malade, trahi quotidiennement, ignoré, réduit à l’oprobre des qualificatifs infamants, soumis aux va-et-vient des denrées consommables des identités et des idéologies de l'abberation qui lui font office d'esthétique, la vigilance et le désespoir cohabitent.

La France, et surtout sa dignité, est toujours entrain de se redresser de la honte absolue que fût l'Occupation allemande, de sa trahison collaboratrice, de tous les compromis mesquins qui, lorsqu'ils sont arrivés au grand jour, à travers, parmi d'autres, des travaux comme " Le chagrin et la pitié " ont laissé à la génération qui a suivi l'armistice, un goût étrange et le reniement qui l'accompagna de tout ce qui était, de près ou de loin "Français". 

Mise de côté, l'image d'un peuple gueulard arrogant, s'inclinant devant la "rigueur" teutonne et l'esprit d'entreprise libéral nord-américain révèle un fait troublant : les Français ne s'aiment pas, cela peut sembler surprenant à première vue mais c'est une évidence, dans une sorte de diffamation de leur capacité, de leurs savoir-faire, dans un déni permanent de la force et de la vérité siègeant dans ces territoires rendus muet par le joug centralisé de la "capitale" qui aspire depuis si longtemps toute projection d'identité nationale. 
Entrain de se débattre, englouti par la vague progressiste états-unienne, avec son passé colonial comme avec un péché mortel à trainer comme un fardeau, comme si toutes les civilisations ne s'étaient pas uniquement construites sur ce goût effréné pour l'occupation et le pillage des ressources de leurs voisins : règle de l'Histoire, rien de plus, rien de moins et pas source de culpabilisation à l'infini.
Cette auto-flagellation permanente, consciente ou non, émiettant en micro-particularités dans les moyens de la contrer toutes les "spécificités" ontologiques, les séparant, les opposant dans des confrontations sans issue : homme, femme, enfant, jeune, vieux, noir, blanc, etc...
Toute cette énergie polémique consumée pour rien, niant, dans sa combustion, à ce pays ses talents, reniant ses produits, ses créateurs, adulant la "rigueur" de la technologie allemande, les produits du Marxisme Leninisme aménagés par les Soviets ou l'avancée incontournable des USA "qui sont toujours en avance de dix ans sur nous" comme disait mon père, dans une sorte de certitude du vassal pour les dons d'ubiquité de son maître.

Déni, reniement, rejet, qui vinrent et viennent encore en quelque sorte, laver l'offense de l'humiliation en se substituant presque complètement à tout ce qui se voulait, se disait français : Ringard, franchouillard, gaulois, classe moyenne et enfoui pour la "vraie" culture par une sorte d'essence "progressiste" donc "de gauche", dans les soutes de la réaction et du conservatisme... donc dans ce qui est supposé être "la droite".
Tout y est passé : les habitudes alimentaires, les loisirs, la langue, les habitudes vestimentaires, les produits artistiques, le rapport au corps, à l'amour, à l'éducation, suivis, dans la foulée de ce conditionnement déraciné et avide de modernité, par les choix sexuels, les morales consommatrices, les idéologies : tout ce qui s'inscrivait dans un fil historique propre à cette nation, s'est vu rejeté, calomnié, rendu honteux et affublé des stigmates de la sémantique politicienne la plus simpliste.
Et, pendant que le populot, les lambdas, les qui-ne-sont-rien, les moyens, les bouseux, les prolos, continuaient, malgré tout, à mettre du beurre dans les épinards du système, oscillaient en se déchirant entre tel ou tel candidat à promouvoir à la tête de ce pays dont ils étaient bannis sans le savoir, la smala socio-politique se vendait au plus offrant, de mandat en mandat, de plus en plus éloignée, étrangère à son propre pays.
Il ne pourra JAMAIS y avoir de modification dans la distribution des cartes où ce sont toujours les mêmes qui gagnent, sans un éventrage complet de ce qui immobilise cette nation et sans une sorte de "retour au source" questionnant sans passion ce qu'elle est et surtout veut être.
Là, évidemment on attend les éternelles "fascisteries" qui sont incapables de penser les premiers soins à prodiguer comme nécessairement, urgemment, patriotiques.
Sans étiquettes, toutes usées, toutes vermoulues, sans idéalisation, sans promesses, simplement avec la question de ce que "NOUS" voulons pour nous-mêmes et pour notre avenir.
Ces grands banquets, hués par le néo-puritanisme, si ils génèrent des réactions épidermiques de rejet de la part des radicaux, c'est parce que ce qu'ils mettent en scène, sans honte, sans culpabilité, sans peur, c'est un tournant qui coupe à la fois avec les velléités d'uniformisation nord-américaines et les soubresauts d'imposition islamistes. Autrement dit les deux faces de cette hégémonie culturelle qui s'est progressivement complètement substituée aux questions que cette nation pouvait devoir se poser à elle-même.
Tout ou presque au niveau des grands flux de l'Esprit du temps se condense sur des représentations où la réalité, osons dire la nature de ce pays n'est envisagée que dans des discours et des concepts qui lui sont étrangers.
Ces fiestas "d'extrême-droite", ce qu'elles disent, c'est que le peuple, c'est à dire " les gens qui bossent", peut se reconnaître dans autre chose que des clivages insurmontables, des haines idéologisées, des causes manipulées, des mondes politiques pourris jusqu'à la moëlle, sans honte de soi, sans peur d'être dépassés.
En croyant que si il s'agit de redresser la tête, celle-ci ne peut qu'être attachée au grand corps qui la porte et que ce corps a une histoire et une langue, des idées et des envies, des esthétiques et des arts, des philosophes et des poétes, une expérience et des savoirs. Et qu'il suffit pour effectuer ce redressement, de l'écouter.EG


Agent du maussade