La volonté, la tentative de comprendre, d'appréhender la monde s'opère lorsqu'on est jeune adulte en allant chercher dans les signes déjà créés par d'autres et de s'approprier ces données multiples pour tapisser le sol de l'inconnu où l'on marche.
Par sécurité, par paresse, par tout ce qui amène à préférer croire qu'on sait plutôt que de rester à vaciller dans le doute, ces visions deviennent des régles, des poncifs qui amène à s'orienter, des leçons de causalité, couverture signifiante sur un soi encore grand ouvert à la dangerosité de ce qui l'attend.
Comme toute posture doctrinaire, il y va de certitudes, utilisées pour cadrer et rendre accessible chaque évènement, l'intégrer en créant d'emblée la " rétention de niveau deux", c'est à dire, le déjà-su, déjà-dit, déjà connu qui sert à pouvoir maintenir le flux et à ne pas devoir sans cesse modifier sa place, aussi bien psychique que sociale, ni la toile de représentations qui l'a construit.
Par contre, l'expérience, et c'est une de ses forces, ne va jamais cadrer parfaitement à ce cadre sémantique offert par d'autres, ce cadre qui désigne qui on est, comment on l'est, comment et qui sont les éléments infinis mouvant autour de soi ne résite pas aux pressions des rencontres incessantes avec la réalité. Ca ne " colle " pas, justement parce que ce qui est impossible à négliger, c'est l'absence de fusion comme structurelle entre soi et " le reste", l'espace, le transitionnel qui n'est pas un élément momentané de la croissance mais la présence même de ce lien au réel.
Vide. A combler, mais à combler dans une forme d'adaptation nécessitant une forme de construction, d'incorporation et de métabolisation incessantes.
L'expérience, c'est avant tout un fruit, pas simplement la capacité à " avoir vécu" et à s'en souvenir.
Et ce fruit n'est pas quantifiable, ni assimilable à ce qu'on en dit.
Alors dans ce flou ontogénétique, le recours à l'adage, à la
Les adages et citations hors contexte si aisément postés sur des centaines de pages et facilement appropriés par un pourcentage important de la "population" internaute ont des tas de qualités. Peut-être pas par contre celles qu'on leur prête, à savoir de dire d'une façon efficace, de dire quelque chose sur la réalité et surtout sur les zones de conflits entretenus, qu'on le souhaite ou non, avec elle. Ils sont tout d'abord donnés comme forme injonctive, offrent une façon d'obéir à une instance reconnue supposée savoir, voix du Père, sagesse a priori enterinée, parce qu'elle a un nom, parce qu'elle est reconnue par la masse comme s'écartant de son inertie structurelle. Ils sont aussi une façon d'affirmer un point de vue, un savoir sans courir le risque de le faire pour soi, ils agissent par délégation. L'adage formule ce qui a pour caractéristique d'être informulable, de devoir rester sinon au prix d'un travail d'élaboration épuisant dans le glauque des intuitions ou des représentations. Ils peuvent ensuite être mobilisés comme faire valoir de celui ou celle qui les aura trouvés, fussent-ils passés de pages en pages depuis des années au préalable, c'est la perspicacité de son choix qui est alors validé plus que le contenu. Ce contenu, ensuite, se pose comme non discutable, on ne rentre pas dans la polémique avec un adage,on ne le démonte pas, ne l'analyse pas, on s'incline, même si le bien fondé, la logique ou la portée idéologique de sa sagesse supposée, à être grattés d'un peu plus près ne sont pas toujours du ressort des évidences. Un adage n'a pas à être prouvé, démontré. Il s'impose comme Parole quasi divine, où la notoriété de son souvent erroné pourvoyeur lui donne d'office sa portée universelle admise. C'est au sens propre un lieu commun, une place de consensus sur une rationalisation momentanée d'un terrain par essence mouvant et conflictuel. Ensuite, il vient répondre à quelque chose, faute de répondre de quelque chose. Il vient répondre à des tourments, à des inquiétudes, des zones assez floues d'incertain qu'il met comme ça, à toute vitesse en forme sous nos yeux et qui nous permet de repartir avec un peu de stabilité. comme une sorte de prière émise par une communauté fantasmée et qu'elle rassemble, son contenu n'a au fond aucune importance, seule compte l'illusion que du savoir est là qu'on s'approprie rapidement et qui ferme les vantaux de toute contradiction. Interne ou non. C'est à dire tout de la nature forcément quérulente de la pensée dans son processus même.EG
Une des raisons pour lesquelles les femmes ont eu et ont encore tant de mal à se frayer un chemin vers les sphères officielles de la pensée philosophique ou théorique au sens large, est leur assignation historique aux vertus éducatives et le contact quotidien imposé avec l'enfance qui est établi comme une évidence de leur appareil génétique ou culturel. Au-delà de l'enfermement, auto-enfermement, facilité à se dessiner un destin offerts par une situation sur laquelle, comme on dit, il ne serait rien à redire, on est aux prises avec la nature même du type d'échanges qui se matérialise aux contacts des enfants, où les registres langagiers, majoritairement du domaine de l'injonction tout d'abord puis de l'ordre de la transmission de savoirs toujours édulcorés pour les besoins de la passe ne peuvent pas permettre de déploiement des risques inhérents à la pensée c'est à dire des développements et du libre accès à une dynamique de formulation inédite de sa propre parole créée et active. L'illusion d'une forme d'égalité dans la répartition des rôles entre adultes et enfants, quels qu'ils soient, est toujours de l'ordre d'un moindre-sû ou de l'ordre d'une imposition d'évidences qui n'ont pas à s'ériger sur des arguments étayés ou en construction. La nécessité pour les femmes-éducatrices par leur discours de se "mettre à la portée " des enfants entraîne une réduction constante du potentiel de réflexion et de la nécessaire complexité de la démarche épistémologique. Il y s'agit d'une forme d'amputation à la fois des possibles de cette pensée rendue sensible et possible à travers le discours, ne pouvant être envisagés que comme des lieux de parités pour la dynamique intellectuelle, que ce soit dans les choix des thèmes abordés ou dans leur niveau de formulation. On peut également relier ce fait à l'image de " légèreté" imposée traditionnellement aux dires des femmes et à leur remise si fréquente aux rangs des enfantillages. Comme tout phénomène, à la fois cause et effet, à la fois induction socio-culturelle et base de cette induction. EG
Par sécurité, par paresse, par tout ce qui amène à préférer croire qu'on sait plutôt que de rester à vaciller dans le doute, ces visions deviennent des régles, des poncifs qui amène à s'orienter, des leçons de causalité, couverture signifiante sur un soi encore grand ouvert à la dangerosité de ce qui l'attend.
Comme toute posture doctrinaire, il y va de certitudes, utilisées pour cadrer et rendre accessible chaque évènement, l'intégrer en créant d'emblée la " rétention de niveau deux", c'est à dire, le déjà-su, déjà-dit, déjà connu qui sert à pouvoir maintenir le flux et à ne pas devoir sans cesse modifier sa place, aussi bien psychique que sociale, ni la toile de représentations qui l'a construit.
Par contre, l'expérience, et c'est une de ses forces, ne va jamais cadrer parfaitement à ce cadre sémantique offert par d'autres, ce cadre qui désigne qui on est, comment on l'est, comment et qui sont les éléments infinis mouvant autour de soi ne résite pas aux pressions des rencontres incessantes avec la réalité. Ca ne " colle " pas, justement parce que ce qui est impossible à négliger, c'est l'absence de fusion comme structurelle entre soi et " le reste", l'espace, le transitionnel qui n'est pas un élément momentané de la croissance mais la présence même de ce lien au réel.
Vide. A combler, mais à combler dans une forme d'adaptation nécessitant une forme de construction, d'incorporation et de métabolisation incessantes.
L'expérience, c'est avant tout un fruit, pas simplement la capacité à " avoir vécu" et à s'en souvenir.
Et ce fruit n'est pas quantifiable, ni assimilable à ce qu'on en dit.
Alors dans ce flou ontogénétique, le recours à l'adage, à la
Les adages et citations hors contexte si aisément postés sur des centaines de pages et facilement appropriés par un pourcentage important de la "population" internaute ont des tas de qualités. Peut-être pas par contre celles qu'on leur prête, à savoir de dire d'une façon efficace, de dire quelque chose sur la réalité et surtout sur les zones de conflits entretenus, qu'on le souhaite ou non, avec elle. Ils sont tout d'abord donnés comme forme injonctive, offrent une façon d'obéir à une instance reconnue supposée savoir, voix du Père, sagesse a priori enterinée, parce qu'elle a un nom, parce qu'elle est reconnue par la masse comme s'écartant de son inertie structurelle. Ils sont aussi une façon d'affirmer un point de vue, un savoir sans courir le risque de le faire pour soi, ils agissent par délégation. L'adage formule ce qui a pour caractéristique d'être informulable, de devoir rester sinon au prix d'un travail d'élaboration épuisant dans le glauque des intuitions ou des représentations. Ils peuvent ensuite être mobilisés comme faire valoir de celui ou celle qui les aura trouvés, fussent-ils passés de pages en pages depuis des années au préalable, c'est la perspicacité de son choix qui est alors validé plus que le contenu. Ce contenu, ensuite, se pose comme non discutable, on ne rentre pas dans la polémique avec un adage,on ne le démonte pas, ne l'analyse pas, on s'incline, même si le bien fondé, la logique ou la portée idéologique de sa sagesse supposée, à être grattés d'un peu plus près ne sont pas toujours du ressort des évidences. Un adage n'a pas à être prouvé, démontré. Il s'impose comme Parole quasi divine, où la notoriété de son souvent erroné pourvoyeur lui donne d'office sa portée universelle admise. C'est au sens propre un lieu commun, une place de consensus sur une rationalisation momentanée d'un terrain par essence mouvant et conflictuel. Ensuite, il vient répondre à quelque chose, faute de répondre de quelque chose. Il vient répondre à des tourments, à des inquiétudes, des zones assez floues d'incertain qu'il met comme ça, à toute vitesse en forme sous nos yeux et qui nous permet de repartir avec un peu de stabilité. comme une sorte de prière émise par une communauté fantasmée et qu'elle rassemble, son contenu n'a au fond aucune importance, seule compte l'illusion que du savoir est là qu'on s'approprie rapidement et qui ferme les vantaux de toute contradiction. Interne ou non. C'est à dire tout de la nature forcément quérulente de la pensée dans son processus même.EG
Une des raisons pour lesquelles les femmes ont eu et ont encore tant de mal à se frayer un chemin vers les sphères officielles de la pensée philosophique ou théorique au sens large, est leur assignation historique aux vertus éducatives et le contact quotidien imposé avec l'enfance qui est établi comme une évidence de leur appareil génétique ou culturel. Au-delà de l'enfermement, auto-enfermement, facilité à se dessiner un destin offerts par une situation sur laquelle, comme on dit, il ne serait rien à redire, on est aux prises avec la nature même du type d'échanges qui se matérialise aux contacts des enfants, où les registres langagiers, majoritairement du domaine de l'injonction tout d'abord puis de l'ordre de la transmission de savoirs toujours édulcorés pour les besoins de la passe ne peuvent pas permettre de déploiement des risques inhérents à la pensée c'est à dire des développements et du libre accès à une dynamique de formulation inédite de sa propre parole créée et active. L'illusion d'une forme d'égalité dans la répartition des rôles entre adultes et enfants, quels qu'ils soient, est toujours de l'ordre d'un moindre-sû ou de l'ordre d'une imposition d'évidences qui n'ont pas à s'ériger sur des arguments étayés ou en construction. La nécessité pour les femmes-éducatrices par leur discours de se "mettre à la portée " des enfants entraîne une réduction constante du potentiel de réflexion et de la nécessaire complexité de la démarche épistémologique. Il y s'agit d'une forme d'amputation à la fois des possibles de cette pensée rendue sensible et possible à travers le discours, ne pouvant être envisagés que comme des lieux de parités pour la dynamique intellectuelle, que ce soit dans les choix des thèmes abordés ou dans leur niveau de formulation. On peut également relier ce fait à l'image de " légèreté" imposée traditionnellement aux dires des femmes et à leur remise si fréquente aux rangs des enfantillages. Comme tout phénomène, à la fois cause et effet, à la fois induction socio-culturelle et base de cette induction. EG