Il faut revenir à un état fort, tuteur et responsable de toutes les institutions publiques essentielles, santé, éducation, justice, financement de la recherche, environnement et gestionnaire des biens publiques. Il faut repenser l'idée d'état "providence " dont l'appellation a correspondu dans sa négativité et son lien à une forme de condamnation de l'intervention de l'état comme "assistance " à la grande révolution néolibérale, il s'agit dans le contexte de contamination detous les concepts républicains qui s'est opérée sciemment, de redonner avant tout aux mots leur pouvoir et d'exercer un sens critique sur les glissements psychotiques vers des terminologies sciento-technicistes. Il faut quitter l'Europe telle qu'elle est, nid de corruption et de pratiques oligarchiques impunies, nid de la plus grande pourriture politique connue depuis la Révolution. Il faut miser avec ferveur et passion sur l'éducation, sur la formation des esprits non dans une perspective de seule ambition carriériste mais dans le déploiement d'un idéal, travaillant sur la mise en cause de la vision utilitariste de tout choix humain, qui semble, comme tous les principes néolibéraux, une évidence mais n'est une fois de plus que le fruit d'une idéologie. Il faut repenser le système carcéral et la dimension de la peine, l'ouvrir à une réflexion sur le recours à l'enfermement et sur son efficacité en terme de destin individuel et d'équilibre social. Il faut créer les moyens de déplacements collectifs, rail entre autres, faciles à utiliser, efficaces, couvrant le territoire et déservant au maximum les zones reculées. Il faut se pencher avec précision et profondeur sur la notion de progrès et sur la primeure à donner aux valeurs plutôt qu'aux techniques. Libérer la science de son joug techniciste et rentable. Il faut reprendre la posture socialiste sans son histoire politique et les fosses communes dans lesquelles elle s'est vautrée depuis Mitterrand. Il faut reprendre confiance en la spécificité de la France, en sa langue, en sa créativité, la désaliéner de l'Atlantisme qui la musèle et la tue lentement, sans l'envisager dans le cadre d'un exceptionnalisme dont on connaît les effets secondaires tératogènes. Il faut la libérer de toute l'uniformisation des conduites, des esprits, des analyses, la rendre à même de créer ses propres concepts afin de redonner de la force à la pensée, seule matière dont nous ayons tous absolument besoin. EG