Nuit de Chine
Non seulement se définit-il (le Néolibéralisme) comme système politique et économique dont le but est de consolider le pouvoir aux mains d'une élite corporatiste et financière, mais il déclenche également des guerres pour ces idées. dans ce domaine, il s'est défini lui-même comme une forme de sens commun et fonctionne comme un mode de pédagogie publique pour structurer les marchés mais aussi la vie sociale.
Dans " La langue de l'éducation néolibérale " interview d'Henry Giroux " Counterpunch"
Après le vent qui a soufflé sur les steppes pendant des mois, rubrique Russie = dictature. menace. expensionnisme. soviétisme. communisme. espionnage. trolls. peur. peur. peur. guerre. ennemi. OTAN. Manipulation électorale. Trump chez les Soviets. Prisonniers politiques. Ukraine victime. Crimée victime. Pays Baltes victimes. Suède victime, nous allons assister, par vagues successives de plus en plus rapprochées par l'intermédiaire de nos médias néolibéraux tout-puissants, au même martelage concernant la Chine. Et quasiment dans les mêmes termes et avec les mêmes accusations. La propagande n'a pas un registre très étendu de loups-garous à exhiber au peuple, qui s'effraie toujours pour les mêmes choses quand il n'est pas laissé à crever de faim.
Tout ce travail de modelage de l'opinion, bien
rôdé et auquel la plupart des consommateurs réagit toujours avec un bel
enthousiasme sait que point n'est besoin d'analyse, ni de perspective
historique, ni de nuances, ni de relativisation des points de vue mais que de
belles images feront parfaitement l'affaire, après tout, pour pointer le
méchant, il n'est nécessaire que de lui dessiner des dents hors de la bouche,
d'affirmer qu'il veut s'en servir pour nous dévorer et de décrire ce qu'il
dévore quotidiennement chez lui. Comme pour Poutine, nous allons voir se
focaliser les reportages , articles, propos d'experts sur le chef d'état
chinois afin de bien centrer les effusions sur de l'affect facile à orienter.
Il va de soi que le seul fait de prendre une posture critique va être de plus
en plus délicat, voire, si le matraquage se poursuit, dangereux, comme par
exemple lors des soi-disant usages d'armes chimiques en Syrie, qui avait fait
un tel boucan dans les armatures des satellites pour se terminer en pet dans
l'eau sans que quiconque vienne demander des comptes sur la "vérité",
qui, étant toujours située derrière les faits, se fait effacer avec entrain par
le flux constant d' autres faits plus actuels, et qu'il fera immédiatement
reléguer toute manifestation de doute, de distance comme étant "dedroite,
fasciste, nazi", etc. car c'est aussi une des caractéristiques de la
vérité propagandique de ne tolérer que des bons et des méchants, dans une
binarité infantile cultivée avec ferveur afin d'échapper à la tentation plus
sophistiquée de la chute dans l'espace dialectique.
Il ne s'agit donc pas de clamer que la Chine représente un eden démocratique, mais de considérer que, en ce qui concerne la démocratie, personne n'a vraiment de leçon à donner, police mondiale ou simple larbin, ni de tenter de comprendre et de connaître les rouages de la politique intérieure chinoise, ce qui évidemment demanderait du temps, de l'investissement, prix habituel à payer pour tout travail d'intelligence de n'importe quelle situation. Mais il s'agit de ne pas être dupe du rôle que ce soudain engouement pour la liberté de nos amis asiatiques joue dans la manipulation permanente de nos opinions sur toutes les questions vitales contemporaines. L'idéologie néolibérale pense. Elle ne fait pas que compter. Et la façon dont elle pense est pleinement investie dans l'idée que TOUT peut se créer, se modifier, se réguler, se GERER. Elle a aussi la force des grands systèmes totalitaires, c'est à dire l'inamovible certitude psychotique d'agir pour son propre bien et pour celui de l'humanité entière. Soyons certains que rien d'une argumentation logique, de l'ordre du bon sens ne pourra s'interposer dans ses projets, fussent-ils ceux d' une déclaration de guerre finale.
Il ne s'agit donc pas de clamer que la Chine représente un eden démocratique, mais de considérer que, en ce qui concerne la démocratie, personne n'a vraiment de leçon à donner, police mondiale ou simple larbin, ni de tenter de comprendre et de connaître les rouages de la politique intérieure chinoise, ce qui évidemment demanderait du temps, de l'investissement, prix habituel à payer pour tout travail d'intelligence de n'importe quelle situation. Mais il s'agit de ne pas être dupe du rôle que ce soudain engouement pour la liberté de nos amis asiatiques joue dans la manipulation permanente de nos opinions sur toutes les questions vitales contemporaines. L'idéologie néolibérale pense. Elle ne fait pas que compter. Et la façon dont elle pense est pleinement investie dans l'idée que TOUT peut se créer, se modifier, se réguler, se GERER. Elle a aussi la force des grands systèmes totalitaires, c'est à dire l'inamovible certitude psychotique d'agir pour son propre bien et pour celui de l'humanité entière. Soyons certains que rien d'une argumentation logique, de l'ordre du bon sens ne pourra s'interposer dans ses projets, fussent-ils ceux d' une déclaration de guerre finale.
EG
*Traduction à venir
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