Des caillasses et des couteaux sur des véhicules sans chauffeur.
Des caillasses et des couteaux sur des véhicules sans chauffeur.
Des caillasses et des couteaux sur des véhicules sans chauffeur.
C'est ça, au fond, qui doit advenir aux portes de ce système où la Techné produit pour produire, obsédée par un peaufinage permanent du "comment" qui a monopolisé tout le terrain du "pourquoi" en modifiant au passage les habitus, les relations, les modes de pensée, dans un sorte de raz-de-marée continu des représentations. Jamais la nécessité, l'envie, le besoin, l'utilité et la capacité des "consommateurs", seuls à les déterminer comme importants ou même simplement envisageables pour leur propre existence, ne sont questionnés. Ils sont depuis des décennies dans une posture d'estomac global qui est mis en demeure d'avaler, au nom d'une idéologie du progrés comme destin, et de la liberté de l'individu mesurable par sa capacité à être à ses avant-postes, tout ce que le marché crée dans le but unique de le créer mais avec en arrière-plan l'idée obsédante que c'est, comme toute "avancée technologique", "pour leur bien" .
La dimension absurde, mortifère de ce (dé)roulement à vide n'est jamais envisagée mais subie au titre d'une forme de trauma constant, qui doit s'occulter sous l'impératif de l'effacement des repères antérieurs, comme n'est jamais posée la question d'un éventuel "Pour quel bien ?" qui resituerait le glissement sans limite des bases collectives du lien social. Le moteur signifiant est l'éternel "changement", toujours envisagé comme le pendant créatif-actif à la supposée linéarité, et à l'évolution continue comme prolégomènes du développement de toute société. Mais voilà, il est probable que le système s'essouffle, qui a créé un gouffre entre ses réelles raisons de fonctionner, elles tues, et ce qu'il produit, lui visible et consommable. Ces "choses" : les "choses" d'une mode devenue religion, témoignage perceptible et tyrannique des effets des parti-pris de l'idéologie néolibérale, et s'appliquant à tous les champs de la vie quotidienne et collective, qui, loin d'être, comme elle l'a toujours été dans la culture occidentale, le moyen de rendre un moment culturel et historique repérable et lisible à soi-même pour les individus et les sociétés qui le traversent symboliquement à travers quelques caractéristiques esthétiques ou comportementales, sont devenues le fond de sa production elle-même, dans une bulle auto-réfléchissante qui n'a de sens que dans sa propre dilatation. Ce passage de la culture, lieu de rencontre entre le terrain social et sa fécondité, manifeste et potentielle, entre les mouvements du passé et leur aménagement mémoriel collectif de la densité du présent, à la mode, identifiée comme vision moderne de cette culture et s'affirmant dans et par un effacement du "précédent", quel qu'il soit pour un toujours-nouveau, toujours-mieux idolâtrable, a un impact dévastateur sur tout ce qui permet à l'humain, créature socio-historique, de trouver une posture face à son destin phylogénétique tragique, allant jusqu'à ronger en profondeur et sans répit ses repères symboliques, ses valeurs, ses processus de pensée, pour les engloutir dans des successions incessantes de "tendances" sans fondement autre que leur propre existence et ce qu'elle produit en terme de consommation possible, éléments de visibilité dont il s'empare et dont il croit être l'origine et le porteur, dont il n'est jamais l'initiateur mais l'usager passif, aliéné, corps et âme peut-on dire, au discours qu'il profère lui-même de sa propre "liberté de choix" dont aucun des termes, liberté, ni choix, ne trouve d'ancrage qu'il puisse identifier dans ce qu'il perçoit de sa façon de penser son existence, générant des effets de ruptures et de reniement non formulés car toujours changeants par essence auxquels il ne peut survivre à long terme. Le paysage symbolique de l'humain ne peut être uniquement créé dans une forme de permanente crise maniaque méliorative, uniquement créé aussi-surtout en arrière-plan et dans le silence, dans le but non avoué mais omniprésent de ne l'être que pour devenir obsolète. Condamné, par le flux du renouvellement permanent, à lui-même devoir aussi se "chercher" sans fin, "s'améliorer " sans fin, tout comme ces "choses " qui font et sont sa vie. Sous les pressions moralisantes de clairvoyance indispensable, essentielles pour son bien, l'estomac global s'irrite, il n'en peut plus de ce gavage de bien-être toujours à atteindre auquel il est tenu de se conformer.EG
La dimension absurde, mortifère de ce (dé)roulement à vide n'est jamais envisagée mais subie au titre d'une forme de trauma constant, qui doit s'occulter sous l'impératif de l'effacement des repères antérieurs, comme n'est jamais posée la question d'un éventuel "Pour quel bien ?" qui resituerait le glissement sans limite des bases collectives du lien social. Le moteur signifiant est l'éternel "changement", toujours envisagé comme le pendant créatif-actif à la supposée linéarité, et à l'évolution continue comme prolégomènes du développement de toute société. Mais voilà, il est probable que le système s'essouffle, qui a créé un gouffre entre ses réelles raisons de fonctionner, elles tues, et ce qu'il produit, lui visible et consommable. Ces "choses" : les "choses" d'une mode devenue religion, témoignage perceptible et tyrannique des effets des parti-pris de l'idéologie néolibérale, et s'appliquant à tous les champs de la vie quotidienne et collective, qui, loin d'être, comme elle l'a toujours été dans la culture occidentale, le moyen de rendre un moment culturel et historique repérable et lisible à soi-même pour les individus et les sociétés qui le traversent symboliquement à travers quelques caractéristiques esthétiques ou comportementales, sont devenues le fond de sa production elle-même, dans une bulle auto-réfléchissante qui n'a de sens que dans sa propre dilatation. Ce passage de la culture, lieu de rencontre entre le terrain social et sa fécondité, manifeste et potentielle, entre les mouvements du passé et leur aménagement mémoriel collectif de la densité du présent, à la mode, identifiée comme vision moderne de cette culture et s'affirmant dans et par un effacement du "précédent", quel qu'il soit pour un toujours-nouveau, toujours-mieux idolâtrable, a un impact dévastateur sur tout ce qui permet à l'humain, créature socio-historique, de trouver une posture face à son destin phylogénétique tragique, allant jusqu'à ronger en profondeur et sans répit ses repères symboliques, ses valeurs, ses processus de pensée, pour les engloutir dans des successions incessantes de "tendances" sans fondement autre que leur propre existence et ce qu'elle produit en terme de consommation possible, éléments de visibilité dont il s'empare et dont il croit être l'origine et le porteur, dont il n'est jamais l'initiateur mais l'usager passif, aliéné, corps et âme peut-on dire, au discours qu'il profère lui-même de sa propre "liberté de choix" dont aucun des termes, liberté, ni choix, ne trouve d'ancrage qu'il puisse identifier dans ce qu'il perçoit de sa façon de penser son existence, générant des effets de ruptures et de reniement non formulés car toujours changeants par essence auxquels il ne peut survivre à long terme. Le paysage symbolique de l'humain ne peut être uniquement créé dans une forme de permanente crise maniaque méliorative, uniquement créé aussi-surtout en arrière-plan et dans le silence, dans le but non avoué mais omniprésent de ne l'être que pour devenir obsolète. Condamné, par le flux du renouvellement permanent, à lui-même devoir aussi se "chercher" sans fin, "s'améliorer " sans fin, tout comme ces "choses " qui font et sont sa vie. Sous les pressions moralisantes de clairvoyance indispensable, essentielles pour son bien, l'estomac global s'irrite, il n'en peut plus de ce gavage de bien-être toujours à atteindre auquel il est tenu de se conformer.EG