Perplexité : j'ai posté le visage défiguré par une balle de flashball d'une jeune femme sur ma page. Une parmi des dizaines d'autres possibles, qui n'avait eu pour être choisi pour représenter l'effroi des méthodes de police que le hasard des lectures de centaines de posts.
Il s'avère que cette femme est d'extrême-droite, génétiquement parlant et acoquinée avec un militant qui aime à se socialiser en bouffant de l'émigré. Donc.
Les réactions d'opprobre ont jailli, que faisait cette "fasciste" sur ma page, comment oser la mettre en avant etc. Et ce qui me turlupine au fond, ce sont plutôt ces réactions, où une fois de plus le terme de " fascisme " est utilisé comme poudre de perlin pinpin pour mettre à jour quelque chose qui fait froid dans le dos et ailleurs : les méthodes utilisées par les CRS seraient donc moins condamnables quand elles ne font "que" blesser des militants d'une cause qui n'est pas la mienne, appartenant à un groupe que je renie et dont je connais les dangers ? Cet oeil qu'elle a perdu, son visage monstrueusement mutilé serait moins pitoyable, moins choquant parce qu'elle appartient aux clans des "vilains" dont l'intolérance et le radicalisme sont ce que je rejette quasi viscéralement ? Exhiber ainsi son visage serait trahir cette "cause " des GJ que cette femme semblerait soutenir, cette cause qui n'a justement pas pris de rails, pas de fil, qui cherche et se cherche dans une élan de créativité dont on espère qu'il montrera son efficacité et sa profondeur d'analyse ?
Il va de soi que ces commentaires condamnant cette image sont ceux d'individus qui eux sont sur des rails, avec des partenaires bien calés également, sûrs de leur bon droit, sûrs de leur bord, bien localisés entre le eux et nous, sûrs de leur choix politiques et donc, à travers la rigidité de leur vision du monde à venir, vision préformée et donc idéologisée et nécessairement dogmatique, ayant déjà jeté à la fosse tous les "autres". Il n'est pas de révolution sans terreur*. On sait que tout travail sociétal s'accompagne de nettoyages qui font hélas partie de la dynamique jouissive et nécessairement macâbre du renouveau, mais on restera convaincue que si égalité il se cherche, elle est dans la considération de l'horreur vécue par ceux qui la subissent, dans leur corps, et ce avant tout quels que soit les errements de leur posture politique. EG
* La politique de la terreur Patrice Gueniffey tel Gallimard
Il s'avère que cette femme est d'extrême-droite, génétiquement parlant et acoquinée avec un militant qui aime à se socialiser en bouffant de l'émigré. Donc.
Les réactions d'opprobre ont jailli, que faisait cette "fasciste" sur ma page, comment oser la mettre en avant etc. Et ce qui me turlupine au fond, ce sont plutôt ces réactions, où une fois de plus le terme de " fascisme " est utilisé comme poudre de perlin pinpin pour mettre à jour quelque chose qui fait froid dans le dos et ailleurs : les méthodes utilisées par les CRS seraient donc moins condamnables quand elles ne font "que" blesser des militants d'une cause qui n'est pas la mienne, appartenant à un groupe que je renie et dont je connais les dangers ? Cet oeil qu'elle a perdu, son visage monstrueusement mutilé serait moins pitoyable, moins choquant parce qu'elle appartient aux clans des "vilains" dont l'intolérance et le radicalisme sont ce que je rejette quasi viscéralement ? Exhiber ainsi son visage serait trahir cette "cause " des GJ que cette femme semblerait soutenir, cette cause qui n'a justement pas pris de rails, pas de fil, qui cherche et se cherche dans une élan de créativité dont on espère qu'il montrera son efficacité et sa profondeur d'analyse ?
Il va de soi que ces commentaires condamnant cette image sont ceux d'individus qui eux sont sur des rails, avec des partenaires bien calés également, sûrs de leur bon droit, sûrs de leur bord, bien localisés entre le eux et nous, sûrs de leur choix politiques et donc, à travers la rigidité de leur vision du monde à venir, vision préformée et donc idéologisée et nécessairement dogmatique, ayant déjà jeté à la fosse tous les "autres". Il n'est pas de révolution sans terreur*. On sait que tout travail sociétal s'accompagne de nettoyages qui font hélas partie de la dynamique jouissive et nécessairement macâbre du renouveau, mais on restera convaincue que si égalité il se cherche, elle est dans la considération de l'horreur vécue par ceux qui la subissent, dans leur corps, et ce avant tout quels que soit les errements de leur posture politique. EG
* La politique de la terreur Patrice Gueniffey tel Gallimard