Une littérature LGTBQ
Article de la revue " HYPERALLERGIC"
Article de la revue " HYPERALLERGIC"
A Celebration of LGBTQ Writing
The Lambda Literary Awards finalists will come together to read from their works next Tuesday at Housing Works Bookstore Cafe.
Donc, la littérature, et
l'art en général, est condamnée à se rétrécir, à se confiner dans les messages
intrasectaires des postures identitaires. Littérature LGTBQETC. promue par le mouvement,
dont entre parenthèse, l'unité se fendille de partout, comme si une telle
concaténation de trajets si divers et de postures si hétérogènes pouvait
d'ailleurs jamais trouver une identité commune, à part dans le fait qu'elles
soient reliées à l'objet de leur désir et au sexe. On écrit pour et de sa
position de minorité, on a donc un message spécifique uniquement validable par
ceux et celles qui partagent cette même expérience et qui n'est partageable
qu'en fonction des expériences, réelles, faites de cette spécificité. Il en va
de même pour l'éternelle spécificité victimaire de l'écriture dite
"noire" ou de toute forme d'art ne s'originant sur un mode persécutif
que sur l'appartenance minoritaire, qui ne peut espérer toucher un contenu universel
parce qu'elle nie toute possible universalité.
La dimension du mythe humaniste s'est réduite à la condamnation ou pire peut-être au déni de toute forme d'humanisme porteur d'un message de similarité des destins en tant qu'être humain, pour se transformer en miroir de l'oppression des blancs et des hommes blancs sur le reste des humanités possibles. Il a perdu jusqu'à sa nature même, morcellé par les revendications de chacun des groupes et sous-groupes qui sont nés immédiatement de ses cendres, reniant à l'art sa portée universelle pour la réduire en termes utilitaristes au champ des revendications et des plaintes sans cesse reconduites contre "l'ennemi" dont la localisation symbolique est indispensable voire vitale à l'existence même de ces entités auto-proclamées.
Que chaque temps de différenciation et de demande de reconnaissance d'une "différence" par rapport à une norme passe par un sas de spécification de cette même différence est incontournable, que le discours alors indispensable sous quelque forme que ce soit pointe les champs de la persécution, de l'inégalité ou de l'injustice l'est aussi. Ce qui devient par contre insoutenable dans le domaine des mouvements de l'histoire, c'est quand ce qui caractérise cette forme de "libération" n'aboutit que sur la pratique de son auto-engendrement, fermant les espaces d'évolution ou de croisement et infligeant le port d'un masque à toute créativité passant par son discours. On pourra trouver comme effet de cette rigidification des postures, l'insondable ennui généré par les écrits ou les productions des radicaux, quels qu'ils soient. La conformisation de la différence qui se nourrit d'elle-même est aussi mortifère que sa stigmatisation par un "extérieur" présumé coupable d'exclusion a priori. L'art est du domaine des passages, des transgressions, des mouvements impossibles à canaliser entre les attentes dues aux représentations de ses contemporains et la force de message non encore normalisés. Une normalisation de la littérature identitaire est l'obstruction de tous ces passages essentiels à la survie de ce que la littérature supporte.EG
La dimension du mythe humaniste s'est réduite à la condamnation ou pire peut-être au déni de toute forme d'humanisme porteur d'un message de similarité des destins en tant qu'être humain, pour se transformer en miroir de l'oppression des blancs et des hommes blancs sur le reste des humanités possibles. Il a perdu jusqu'à sa nature même, morcellé par les revendications de chacun des groupes et sous-groupes qui sont nés immédiatement de ses cendres, reniant à l'art sa portée universelle pour la réduire en termes utilitaristes au champ des revendications et des plaintes sans cesse reconduites contre "l'ennemi" dont la localisation symbolique est indispensable voire vitale à l'existence même de ces entités auto-proclamées.
Que chaque temps de différenciation et de demande de reconnaissance d'une "différence" par rapport à une norme passe par un sas de spécification de cette même différence est incontournable, que le discours alors indispensable sous quelque forme que ce soit pointe les champs de la persécution, de l'inégalité ou de l'injustice l'est aussi. Ce qui devient par contre insoutenable dans le domaine des mouvements de l'histoire, c'est quand ce qui caractérise cette forme de "libération" n'aboutit que sur la pratique de son auto-engendrement, fermant les espaces d'évolution ou de croisement et infligeant le port d'un masque à toute créativité passant par son discours. On pourra trouver comme effet de cette rigidification des postures, l'insondable ennui généré par les écrits ou les productions des radicaux, quels qu'ils soient. La conformisation de la différence qui se nourrit d'elle-même est aussi mortifère que sa stigmatisation par un "extérieur" présumé coupable d'exclusion a priori. L'art est du domaine des passages, des transgressions, des mouvements impossibles à canaliser entre les attentes dues aux représentations de ses contemporains et la force de message non encore normalisés. Une normalisation de la littérature identitaire est l'obstruction de tous ces passages essentiels à la survie de ce que la littérature supporte.EG