5.04.2019

Le diktat

On peut voir qu'une nation et ses institutions ont basculé dans la mise en pratique d'une idéologie et abandonné la nécessaire mouvance des représentations du politique quand quels que soient les messages, constats, remontant des divers terrains, les dysfonctionnements ne sont jamais imputés aux objectifs de normalisation de cette idéologie mais à la mauvaise mise en pratique de ses préceptes par les praticiens eux-mêmes. Cette vision du "changement" enraciné dans la poursuite d'un cadre de références fermé à atteindre et supporté uniquement par la réalité idéologique et son aval théorique, a pour horizon non cette réalité et ce qu'elle offre de constamment réanalysable, réidentifiable, mouvance de va et vient entre la pratique et ses effets, à définir et déconstruire en tant que telle, et qui permet de se situer dans une perspective expérimentale constante et vivante. La forme obsessionnelle et technocrate de l''application " à la lettre " des directives, sorte de mise en oeuvre du programme idéologique sous-jacent, crée un permanente rigidification des problèmes rencontrés, devenus les fruits non des situations elles-mêmes mais de leur rencontre avec la mise en pratique des directives. Le seul mouvement induit par cette rigidification est un éloignement de moins en moins possible à qualifier entre les expériences des praticiens et le savoir qui en découle mais qui ne trouve nul lieu où se signifier et les injonctions prescrites par le cadre idéologique. Il en va de situations où chaque expérience se voit écrasée par une forme de supposé-savoir qui lui est extérieur, érigé comme tout dogme en message de LA vérité et qui lui dicte le bien fondé des conduites à adopter en dépit de tous les signes donnés, en permanence, de l'inadaptation voire de la nocivité patente des effets produits. EG

Ce qui ne nous tue pas ... N°2