Voici donc ci-dessous un court extrait de la vision d'une grande "progressiste", publiant très régulièrement, Caitlin Johnstone,
et, entendu par sa voix, la vision que la "culture américaine" a
d'elle-même. En quelques mots, elle permet de voir, de mesurer l'absolu
décalage structurel entre les USA et "le reste du monde" considéré dans
l'imaginaire américain comme susceptible par essence de "devoir être
sauvé " ou de "devoir être aidé".
Les bons américains, d'une part, jouets (depuis ce qu'on peut presque qualifier de "des siècles" maintenant) de la propagande des "mauvais " manipulateurs d'opinion, une masse trop bonne en son coeur, trop pleine de bonne volonté pour avoir les moyens de résister intellectuellement et émotionnellement aux mensonges érigés en règle politique. Donc, la base innocente, pure et ses démons, instillant " the most sophisticated propaganda in the world " car bien sûr, même dans le domaine de la propagande, les USA portent aussi le flambeau. On hésite tout de même devant le peu de recul, de distance, d'esprit d'analyse révélés par de telles conceptions de ce qui est "sophistiqué " quand on remet dans le contexte de la mémoire le ridicule argument que Colin Powell a cru bon d'exhiber au large public sans sourciller pour "prouver" la détention par Hussein d'armes chimiques. On hésite aussi devant l'aporie véhiculée comme preuve d'innocence, si les pouvoirs politiques doivent mentir au peuple pour mener à bien leur projets belliqueux, c'est la preuve que ce même peuple est en soi bon et honnête. Manière de faire l'impasse sur le façonnage des mentalités et certes pas uniquement depuis deux siècles, et de penser que la plupart des guerres en Europe par exemple auraient pu être déclarées sans le recours à la manipulation d'opinion, ce qui est évidemment une ignorance revendiquée de l'histoire.
Les bons américains, d'une part, jouets (depuis ce qu'on peut presque qualifier de "des siècles" maintenant) de la propagande des "mauvais " manipulateurs d'opinion, une masse trop bonne en son coeur, trop pleine de bonne volonté pour avoir les moyens de résister intellectuellement et émotionnellement aux mensonges érigés en règle politique. Donc, la base innocente, pure et ses démons, instillant " the most sophisticated propaganda in the world " car bien sûr, même dans le domaine de la propagande, les USA portent aussi le flambeau. On hésite tout de même devant le peu de recul, de distance, d'esprit d'analyse révélés par de telles conceptions de ce qui est "sophistiqué " quand on remet dans le contexte de la mémoire le ridicule argument que Colin Powell a cru bon d'exhiber au large public sans sourciller pour "prouver" la détention par Hussein d'armes chimiques. On hésite aussi devant l'aporie véhiculée comme preuve d'innocence, si les pouvoirs politiques doivent mentir au peuple pour mener à bien leur projets belliqueux, c'est la preuve que ce même peuple est en soi bon et honnête. Manière de faire l'impasse sur le façonnage des mentalités et certes pas uniquement depuis deux siècles, et de penser que la plupart des guerres en Europe par exemple auraient pu être déclarées sans le recours à la manipulation d'opinion, ce qui est évidemment une ignorance revendiquée de l'histoire.
Alors
donc, depuis tout ce temps, ces décennies, depuis toutes ces
déclarations de guerre tous azimuts, ces gouvernements renversés, cette politique d'ingérence planétaire sans scrupule, ces budgets d'armement titanesques,
depuis tout ce temps de la répétition où ce sont les mêmes emplois de
la désinformation qui amènent les manipulateurs à agir sans que la masse
ne bronche,malgré donc la quantité d'expériences qui sont supposées
fonder la mémoire collective et ses capacités à se libérer des
modélisations et des apriori, malgré autrement dit, son Histoire, ce
peuple demeure dans sa pureté et sa foncière gentillesse, un enfant mal
dirigé et abusé. Voilà ce qu'une des analystes les plus radicalement
opposée au néolibéralisme, aux conservateurs divers, aux va-t-en guerre de tous bords et à l'oligarchie prétend. Il va de soi que la mise au jour d'une torsion de l'individuation collective quasi structurelle à travers les propos d'un individu pourtant lucide, informé et supposé raisonnable est inquiétante et signe qu'une
telle pathologie du narcissisme collectif est peut-être la première des
tares à traiter avant de se lancer dans l'évaluation de ses répercussions désastreuses
sur ses projets de construction mondiale du capitalisme culturel, construction d'ailleurs bien entamée, d'une civilisation univoque et globale.EG
I've
often had the thought that American culture creates the kind of people
we need to save the world, but they're also subject to the most
sophisticated propaganda in the world, so so far they've put all that
get-up-and-go goodwill into fighting shadows and each other. If the veil
of the propaganda gets too thin, these guys might really end up being
the superheroes, but for real this time.
"Par ailleurs, Hegel décrit un moment de la conscience de soi où c’est le sentimentalisme de l’action qui domine. Ici, ce qui motive l’action, c’est l’égoïsme du cœur, la vanité et l’orgueil. C’est le sentiment que le cœur est pur et que c’est le monde qui est mal fichu. Ce cœur veut imposer sa loi particulière pour remédier aux désordres du monde, il veut agir pour le bien-être de l’humanité. Hegel estime que cette projection de son propre désordre subjectif sur le monde et l’action pour instaurer le Bien universel en imposant la loi de son cœur aux autres est une entreprise totalement insensée." Dans Ruse de la Raison, folie politique Palpitante découverte freudienne, la chronique de Laura Sokolowsky
"Par ailleurs, Hegel décrit un moment de la conscience de soi où c’est le sentimentalisme de l’action qui domine. Ici, ce qui motive l’action, c’est l’égoïsme du cœur, la vanité et l’orgueil. C’est le sentiment que le cœur est pur et que c’est le monde qui est mal fichu. Ce cœur veut imposer sa loi particulière pour remédier aux désordres du monde, il veut agir pour le bien-être de l’humanité. Hegel estime que cette projection de son propre désordre subjectif sur le monde et l’action pour instaurer le Bien universel en imposant la loi de son cœur aux autres est une entreprise totalement insensée." Dans Ruse de la Raison, folie politique Palpitante découverte freudienne, la chronique de Laura Sokolowsky