Les velléités de quelques techno-oligarches semblent pouvoir s'imposer comme des "solutions" au chaos qu'ils ont eux-mêmes contribué à générer. Elon Musk, poupin aux gencives en or, envisage de déclencher des bombardements nucléaires sur Mars afin d'en modifier l'atmosphère et de rendre cette planète habitable après le troisième conflit mondial, imminent selon ses sources d'information. Il fait partie des doigts de dieu qui pensent pouvoir décider et financer leur propre vision de l'humanité, de ses aspirations, de ses limites, ceci sans jamais aller la consulter mais en étant intimement convaincu que leur "réussite" financière, leur monopole sur des pans entiers de l'économie mondiale leur octroie de facto le droit et la compétence de faire des choix essentiels sur ce qui peut être attendu de notre avenir. Un des plus toxiques est évidemment Bill Gates mais il n'est pas seul à bouleverser par son seul bon vouloir les systèmes de réseaux sociaux et économiques des pays en voie de développement, comme on s'obstine à les nommer, qu'il remplace, dans la grande tradition de l'Open door, par sa propre marchandise et par sa propre vision de ce qu'une société digne de ce nom se doit d'être, sans jamais, bien sûr, avoir pris le temps d'aller y regarder lui-même et surtout d'y comprendre quelque chose, il favorise l'usage d'OGM, la vaccination d'office pour le bien des sauvages mal nourris et impose avec la légèreté et la délicatesse traditionnelle de la politique étrangère de son pays tous ses autres produits home made par ses nombreux amis.
L'esprit d'aliénation sous-jacent se dissimule à peine sous la volonté activée comme une sorte de commandement national de "compassion" , préservant dans son substrat historique de démarche charitable, les rapports de forces parfaitement en place, activant l'irréprochable "pitié" comme argument politique derrière laquelle toute démarche de réparation, symbolique ou matérielle, peut s'effectuer en gardant les mains propres. L'infantilisation de la " base " quelle qu'elle soit et où qu'elle soit, réduite à être représentée comme une humanité à qui on "doit" quelque chose est ce qui maintient depuis des siècle les rapports existants en leur place hiérarchique relativement confortable. Ce "bien" qui est voulu, certainement en toute bonne foi, à telle tribu amazonienne, telle clinique bombardée, ou comme pour les projets délirants de fuite en avant vers l'infini de certains technocrates ultra-riches, est la suite logique du besoin de se faire absoudre des fautes commises dans le contexte du capitalisme qui ne peut que dévorer ses petits. L'histoire des organisations caritatives est intrinsèquement liée aux hiérarchies sociales et s'est imposée dans les mouvances de l'esprit républicain comme une façon de remettre chacun à "sa place" quand celle-ci avait été quelque peu modifiée dans l'imaginaire collectif et dans le shéma idéal de l'égalité et de la fraternité de l'aventure républicaine. La désignation qui s'en suit est peut-être plus redoutable que celle qui attribuait au miséreux une place légitime dans le royaume de dieu et confiait aux "élus" la tache de subvenir à ses besoins afin de s'assurer leur vie éternelle. La laïcisation de la hiérarchie, si l'on peut dire, une fois la puissance de l’arrivisme bourgeois devenu l'aune officielle, a remanié profondément le rapport à la pauvreté et nécessité de trouver une nouvelle légitimité aux écarts si palpables entre les classes. Ne pas profiter d'une façon ou d'une autre de l'opportunité d'ascension sociale offerte par le système républicain doit être rationalisé par d'autres arguments que ceux de la volonté divine. Il reste alors à pointer les incuries,les défauts, les vices de cette population incapable de s'élever et donc, de non seulement lui venir en aide à des fins d'hygiène sociale, mais aussi de créer le mythe d'une bienveillance pour le faible qui pourrait non pas servir de rédemption en soi à ceux et celles qui l'exercent mais qui serait redéfinie sur un mode "éducatif". Il s'agit de pratiquer la charité sur un mode pédagogique, c'est à dire avec la vision plus ou moins implicite d'un "travail" à effectuer sur sa mentalité et ses mœurs par le pauvre, à qui l'on offre par des dons divers les moyens dont on dispose pour s' "élever" dans les strates sociales. Le mythe du "self-made-man", de celui à qui tout est ouvert si il le mérite n'est pas loin. L'association s'impose entre défaut d'ambition, défaut d'accomplissement social et défaut moral. Se clive aussi l'imaginaire d'un savoir qui serait détenu par ceux qui ont réussi et que "les autres" ne possèderaient pas. D'un savoir donc, aussi sur eux, sur ce qu'ils sont, et surtout sur ce qu'ils veulent. Les soubresauts du scientisme et les positions médiatisées de certains oligarches sur le destin de l'humanité sont eux aussi situés dans cette perspective d'un savoir qui serait détenu, en place, pour, et surtout pour le bien, de la masse, à qui le droit et le devoir de s'affirmer comme autre chose que comme "objet" de soin ou d'intérêt sont niés.
La dimension caritative, quelle que forme qu'elle prenne est un rapt. Qu'il s'agisse de ces "projets" pour l'humanité entière ou d'interventions ponctuelles sur des crises endémiques entraînant un dénuement momentané et entretenues par la force d'inertie des différents régimes qui se succèdent et leur compromission, le rapport de force est le même et il est principalement constitué par une représentation d'un pouvoir décisionnel à exercer pour leur bien sur les masses. Au-delà des dégâts réels, rarement évalués, sur des populations entières à qui brutalement sont imposés des choix arbitraires, faits sur des bases et avec des critères qui sont totalement excentrés et infusés d'idéologie christiano-libertaire mais qui semblent ressortir à l'évidence à cause de l'imaginaire collectif qui les nourrit et qu'elles génèrent et hélas, entretiennent elles-mêmes aussi parfois faute de développement de conscience politique, c'est le statut d'enfant à vie qui est en jeu, susceptible d'attirer la pitié mais incapable de pouvoir parler en son nom propre et au nom des savoirs qu'il a accumulés et qui lui sont déniés. EG
L'esprit d'aliénation sous-jacent se dissimule à peine sous la volonté activée comme une sorte de commandement national de "compassion" , préservant dans son substrat historique de démarche charitable, les rapports de forces parfaitement en place, activant l'irréprochable "pitié" comme argument politique derrière laquelle toute démarche de réparation, symbolique ou matérielle, peut s'effectuer en gardant les mains propres. L'infantilisation de la " base " quelle qu'elle soit et où qu'elle soit, réduite à être représentée comme une humanité à qui on "doit" quelque chose est ce qui maintient depuis des siècle les rapports existants en leur place hiérarchique relativement confortable. Ce "bien" qui est voulu, certainement en toute bonne foi, à telle tribu amazonienne, telle clinique bombardée, ou comme pour les projets délirants de fuite en avant vers l'infini de certains technocrates ultra-riches, est la suite logique du besoin de se faire absoudre des fautes commises dans le contexte du capitalisme qui ne peut que dévorer ses petits. L'histoire des organisations caritatives est intrinsèquement liée aux hiérarchies sociales et s'est imposée dans les mouvances de l'esprit républicain comme une façon de remettre chacun à "sa place" quand celle-ci avait été quelque peu modifiée dans l'imaginaire collectif et dans le shéma idéal de l'égalité et de la fraternité de l'aventure républicaine. La désignation qui s'en suit est peut-être plus redoutable que celle qui attribuait au miséreux une place légitime dans le royaume de dieu et confiait aux "élus" la tache de subvenir à ses besoins afin de s'assurer leur vie éternelle. La laïcisation de la hiérarchie, si l'on peut dire, une fois la puissance de l’arrivisme bourgeois devenu l'aune officielle, a remanié profondément le rapport à la pauvreté et nécessité de trouver une nouvelle légitimité aux écarts si palpables entre les classes. Ne pas profiter d'une façon ou d'une autre de l'opportunité d'ascension sociale offerte par le système républicain doit être rationalisé par d'autres arguments que ceux de la volonté divine. Il reste alors à pointer les incuries,les défauts, les vices de cette population incapable de s'élever et donc, de non seulement lui venir en aide à des fins d'hygiène sociale, mais aussi de créer le mythe d'une bienveillance pour le faible qui pourrait non pas servir de rédemption en soi à ceux et celles qui l'exercent mais qui serait redéfinie sur un mode "éducatif". Il s'agit de pratiquer la charité sur un mode pédagogique, c'est à dire avec la vision plus ou moins implicite d'un "travail" à effectuer sur sa mentalité et ses mœurs par le pauvre, à qui l'on offre par des dons divers les moyens dont on dispose pour s' "élever" dans les strates sociales. Le mythe du "self-made-man", de celui à qui tout est ouvert si il le mérite n'est pas loin. L'association s'impose entre défaut d'ambition, défaut d'accomplissement social et défaut moral. Se clive aussi l'imaginaire d'un savoir qui serait détenu par ceux qui ont réussi et que "les autres" ne possèderaient pas. D'un savoir donc, aussi sur eux, sur ce qu'ils sont, et surtout sur ce qu'ils veulent. Les soubresauts du scientisme et les positions médiatisées de certains oligarches sur le destin de l'humanité sont eux aussi situés dans cette perspective d'un savoir qui serait détenu, en place, pour, et surtout pour le bien, de la masse, à qui le droit et le devoir de s'affirmer comme autre chose que comme "objet" de soin ou d'intérêt sont niés.
La dimension caritative, quelle que forme qu'elle prenne est un rapt. Qu'il s'agisse de ces "projets" pour l'humanité entière ou d'interventions ponctuelles sur des crises endémiques entraînant un dénuement momentané et entretenues par la force d'inertie des différents régimes qui se succèdent et leur compromission, le rapport de force est le même et il est principalement constitué par une représentation d'un pouvoir décisionnel à exercer pour leur bien sur les masses. Au-delà des dégâts réels, rarement évalués, sur des populations entières à qui brutalement sont imposés des choix arbitraires, faits sur des bases et avec des critères qui sont totalement excentrés et infusés d'idéologie christiano-libertaire mais qui semblent ressortir à l'évidence à cause de l'imaginaire collectif qui les nourrit et qu'elles génèrent et hélas, entretiennent elles-mêmes aussi parfois faute de développement de conscience politique, c'est le statut d'enfant à vie qui est en jeu, susceptible d'attirer la pitié mais incapable de pouvoir parler en son nom propre et au nom des savoirs qu'il a accumulés et qui lui sont déniés. EG
Voir sur l'"initiation" et le secret de la maîtrise des dogmes ' cf congitivisme, textes de loi de réformes éducation nationale, changement d'acronymes etc..) dys etc...) Sheila Fitzpatrick sur la dimension élitiste de l'appartenance au PC Le stalinisme au quotidien p.33