2.23.2020

L'amour de la Partie

Nous...nous français...continuons de vivre sans rémission possible les effets immédiats et différés du centralisme et de l'absolutisme. Ce qui s'agite, occupe le pavé, montre et regarde les parties honteuses, transforme toute rumeur de lavomatic en scandale politique, s'allonge, rugit, condamne ou s'enflamme sans appel sur ce qui se dit, doit se dire, doit se condamner ou s'absoudre est toujours le résultat d'un jus, d'une décoction de parisianisme. 
Les passions même transférées sur les compresseurs à amnésie des médias sociaux, sont celles d'impuissants politiques, de petits joueurs collés les uns aux autres, nourris au même lait du boulevard et des réminiscences vulgaires des drames feydeauiques : Toujours simples, toujours radicalement sommaires, aisées à juger, aisées à comprendre dans leur incessante circularité. Une politique de personnes, dont le seul talent reconnu et cultivé est d'être aimables ou détestables, posant chacune à son tour de petits actes qui ne seront jamais promus à la hauteur d'une action. Nous portons sur nos cous Paris et sa dictature de la pensée superficielle et de l'encagement intellectuel qui, après son heure de gloire, comme toujours issue d'un prestige auto-attribue et maintenant en voie de dégénérescence se maintient pourtant en haut de l' affiche et choisit sans recours toutes les priorités. 
Et nous, tous les autres, ceux qui ne veulent pas de ce comique troupier et de ce parlementarisme de moulin rouge, nous sommes comme des Sisyphe un peu abrutis, manquant d'air à devoir hisser des poids que nous n'avons pas choisis, condamnés à penser lourd et bien droit, à nous prononcer avec rage sur des questions qui parlent d'autres sphères, si d'aventure nous voulons tenter de couper les cordons.
Nous sommes là, à nous emmêler les pinceaux en cherchant la lumière sous les couleurs toujours un peu afadies des effets de manche du supposé-savoir absolutiste et capital, agité comme une menace au-dessus des idées sauvages qui pourraient tenter une sortie mais finissent toutes par pourrir dans les soucoupes des journaleux. 
On a les penseurs qu'on mérite, et les grands théoriciens des temps impotents et soumis à la seule aune des jeux de pouvoir, des modes successives et de ceux qui les incarnent faute de pouvoir se placer hors du champs du spectacle et de ne pouvoir jamais représenter autre chose qu'eux-mêmes.EG

Ce qui ne nous tue pas ... N°2