Ces temps ont vraiment des comptes à régler avec l'âge.
Une haine sourde ou gueulante contre ce qui, si on se contentait de l'observer, n’apparaîtrait que comme une ligne simple, un processus évident, incontournable de la naissance à la mort et non plus comme cette occasion d'ostracisme et de rejet. Que ceux et celles qui pointent les spécificités d'un individu uniquement en fonction de sa date de naissance, et évidemment avec des allusions d'autant plus brutales que cette date est celle de la naissance d'une femme, ne puissent pas avoir conscience que c'est une façon aussi brutale de pointer de l'être, c'est à dire de pointer tout ce qui serait exécrable d'une dimension sur laquelle personne ne peut rien, que d'argumenter sur sa couleur de peau ou tout autre critère est du ressort d'un racisme avéré.
Que cet âge, que, assez paradoxalement, toute la science se bat, dans l'ère moderne, pour prolonger, ne puisse être envisagé que comme une sorte de déchéance et non le moment de la vie où chacun peut ramasser les fruits de l'expérience et du travail révèle aussi la sournoise peur de la mort sous-jacente et le déni culturel aseptisé qui l'accompagne.
Le néolibéralisme est une religion de l'instant, de la satisfaction sans cesse reconduite de l'envie et du renouvellement permanent de ses objets et de ses représentations qui a promu la "jeunesse" comme le lieu d'une sorte de vérité, tout en d'ailleurs réservant à ses membres des sorts moins qu'enviables. Il va de soi que la nécessité de ce renouvellement incessant de ce qui "se fait" , "se dit", "se pense", "se montre" de soi et sur soi se doit de balayer avec méticulosité tout ce qui ressortirait au passé. Et, avec lui, à la mémoire, qui elle seule permet de relativiser l'unicité et l'exceptionnalisme revendiqués par le présent. L'âge est, dans ce mouvement-même réduit à une sorte de tabou pourtant obstinément visible et pour lequel il est délicat voire impossible de trouver une place. Et pire, sur lequel il est impossible de simplement réfléchir autrement que comme l'imposition d'une fatalité.
Comment donc, sous le poids des représentations et des préjugés pouvoir, à titre personnel, individuel, dessiner sa propre vie et lui reconnaître sa force et sa valeur puisque tout ce qui en concernerait une pleine période est soumis au silence ou relégué dans les soutes de l'occupationnel, du gâtisme et de l'inutilité. Comment seul, alors, lui attribuer le sens qu'elle mérite puisqu'elle est comme une plaie honteuse ou une tare. Ce temps n'est pas, encore, l'objet de revendications en soi, il n'est pas considéré comme étant celui d'une "minorité" opprimée ou recluse et donc porteur d'un discours préétabli sur ce qui devrait ou pourrait changer le concernant. Chacun et chacune est tenu de lui attribuer un cadre, des bords et dans ce vide de contre-arguments, peut aisément s'abandonner à l'imagerie collective avec ses impacts aliénants sur l'esprit et le corps.
*Racisme : " altérisation hostile "en tant que "" opérations mentales classifiantes", "modes sociaux de perception et de construction d'autrui " P.A Taguieff "La force du préjugé" tel Gallimard
Le néolibéralisme est une religion de l'instant, de la satisfaction sans cesse reconduite de l'envie et du renouvellement permanent de ses objets et de ses représentations qui a promu la "jeunesse" comme le lieu d'une sorte de vérité, tout en d'ailleurs réservant à ses membres des sorts moins qu'enviables. Il va de soi que la nécessité de ce renouvellement incessant de ce qui "se fait" , "se dit", "se pense", "se montre" de soi et sur soi se doit de balayer avec méticulosité tout ce qui ressortirait au passé. Et, avec lui, à la mémoire, qui elle seule permet de relativiser l'unicité et l'exceptionnalisme revendiqués par le présent. L'âge est, dans ce mouvement-même réduit à une sorte de tabou pourtant obstinément visible et pour lequel il est délicat voire impossible de trouver une place. Et pire, sur lequel il est impossible de simplement réfléchir autrement que comme l'imposition d'une fatalité.
Comment donc, sous le poids des représentations et des préjugés pouvoir, à titre personnel, individuel, dessiner sa propre vie et lui reconnaître sa force et sa valeur puisque tout ce qui en concernerait une pleine période est soumis au silence ou relégué dans les soutes de l'occupationnel, du gâtisme et de l'inutilité. Comment seul, alors, lui attribuer le sens qu'elle mérite puisqu'elle est comme une plaie honteuse ou une tare. Ce temps n'est pas, encore, l'objet de revendications en soi, il n'est pas considéré comme étant celui d'une "minorité" opprimée ou recluse et donc porteur d'un discours préétabli sur ce qui devrait ou pourrait changer le concernant. Chacun et chacune est tenu de lui attribuer un cadre, des bords et dans ce vide de contre-arguments, peut aisément s'abandonner à l'imagerie collective avec ses impacts aliénants sur l'esprit et le corps.
*Racisme : " altérisation hostile "en tant que "" opérations mentales classifiantes", "modes sociaux de perception et de construction d'autrui " P.A Taguieff "La force du préjugé" tel Gallimard