3.07.2020

Un post-féminisme à la ramasse

Elizabeth Warren was the smartest candidate in the Democratic field, the most accomplished debater and may well have made the best president, but she could not make headway. I saw part of the explanation for myself in New Hampshire, speaking to countless women who admired Warren enormously, and were desperate to see a woman in the White House, but who had ruefully concluded that their fellow citizens were just not “ready” to make that happen. They had seen how misogynistic unease with an older, opinionated woman had proved fatal to Hillary Clinton in 2016
Une fois de plus la classique torsion argumentative, si constante et passée dans les outils mentaux de tous ceux et celles qui veulent du bien aux opprimés qu'elle s'est complètement normalisée, qu'elle en est devenue non argumentable, indiscutable, même si elle recouvre une forme d'illogisme qui frôle le déni, octroie uniquement à l'appartenance au genre les qualités ou leur défaut. Un "genre "" en soi, dont il n'est pas besoin de préciser les caractéristiques de l'individu qui le porte pour justifier de son rejet.
"La" femme ici dans toute sa splendeur, ne pouvant passer le cap de l'imaginaire sélectif d'un féminisme à bout de souffle, où rien ne peut être promu dans le choix que l'électeur peut faire ou non, comme faits ou comme choix politiques au regard de  la "vérité" supposée de l'appartenance sexuée, à la fois source de martyr et de dévotion. 

Ce qui est occulté dans une sorte de tabou, c'est, tout simplement, que ce que cette femme, n'étant jamais prise en compte au titre de personne ayant sa propre histoire,  d'entité, d'individualité spécifique au regard de la minorité opprimée qu'elle incarne a priori, c'est que ce que CETTE femme donc, qui n'est pas et ne sera jamais "la" femme qui, elle, n'existe pas, dit, fait, a comme casserole et comme lâcheté derrière elle ne peut pas même être ÉVOQUÉ pour justifier son échec.
L'échec n'est pas supposé dû à ce qu'elle est ou qui elle est mais à un hypothétique état d'esprit qui serait incapable de transformer ce qu'elle donne à entendre et voir en bonnes raisons de ne pas lui faire confiance et sans devoir fournir aucune preuve, uniquement par l'effet premier de la génétique. C'est donc, mis à part le fait que ce genre d'arguments est d'une mauvaise foi éclatante et qu'il a en lui ce qu'est vraiment la misogynie, en condamnant les femmes, chaque femme à se noyer dans des a priori sans jamais avoir à être prise en compte pour ce qu'elles sont, aussi une façon de prendre les électeurs, femmes ou hommes pour des cons. ce qu'après tout ils sont peut-être.

Ce qui ne nous tue pas ... N°2