3.03.2020

Résiliation de certains abonnements N°1


Résiliation de certains abonnements
J'avais commencé à rédiger un texte sur un sujet qui me tient à cœur depuis longtemps sans que j'ai l'inspiration suffisamment active pour m'y lancer. Ou plutôt avec une telle profusion et un tel désordre dans les éléments d'une possible analyse critique que la mise bas était impossible. Les derniers esclandres de certains, le profil systématiquement hystérisé des revendications et le niveau d'arbitraire et de violence impliqués dans ses formes a provoqué la décharge nécessaire et j'ai rédigé quatre pages sur "la" femme du post-féminisme et les déboires du discours victimaire qu'elle traîne comme une pierre attachée à son cou. 
Les limites et l'errance de cette posture, la rigidité conceptuelle plus proche du slogan que de la réflexion mouvante face à la réalité, la plainte constante et le rejet quasi paranoïde de la faute sur l'ennemi-mâle juré, toutes sortes d'angles divers sous lesquels prendre ce mal contemporain plus proche des grincements du totalitarisme que de l'analyse politique. Mais à me relire ce matin, la sensation qui a immédiatement émergé est la même que celle provoquée par les publications des auteurs faisant l'apologie du communisme dans l'ex.URSS. Ce que ce sujet réveille, de par les contre-arguments nécessaires à sa critique, c'est, tout comme la répétition incessante des slogans qu'il martèle ou du conditionnement du discours qu'il génère chez les "soeurs" , Un ENNUI total, profond, un ennui RADICAL, celui qu'on ressent quand toute possibilité de jeu est définitivement éradiquée, quand tout EST sérieux et se DIT sérieux parce que indubitablement VRAI. Le même ennui qui naît dès qu'on se frotte à une idéologie empaquetée comme faisant office de droit et de morale. Les déboires du totalitarisme, sous ses formes multiples, souvent insidieuses, sont aussi dans cette linéarité des griefs, dans la désignation des ennemis à abattre et l'absence de nécessité de justifier ,sans parler de juger, qui au sens propre "s'impose" d'elle-même, dans la bouche ou dans les arguments des "militants, moulés tous au même répondant, aux mêmes scansions, soumis tous à la même défaite de la pensée sans en avoir vraiment conscience, celle qui offre des diatribes en pâture à la cause sans avoir jamais dormi seul dessus. Celle de l’ingestion et de la régurgitation sans digestion préalable des "manifestes". Effet surprenant à constater que l'esprit asséché par la justesse postulée de la cause et sa binarité quasi religieuse entre le mal et le bien sans copulation, pourtant inévitable entre les d'eux, rejaillirait même sur sa critique. Au fond, ce qui serait plus stimulant, dans la perspective de l'analyse de la "pulsion" victimaire, dans la fréquence de son usage contemporain et dans les détournements qu'elle opère dans le discours et les rapports à la loi, c'est d'aller chercher dans les soutes des bénéfices secondaires, le plus intouchable, dans le construction des modes de pensées actuels : comme défense ? Validation finale de l'individualisme libéral ? Aveu travesti d'une défaite de l'individu face au pouvoir ? Moyen radical d'accéder à ce pouvoir sans avoir à lutter selon les règles toujours cruelles des vainqueurs mais en l'obtenant sous la forme retournée de sortes de cotas imposés comme forme de réparation aux victimes ? Poids jamais allégé peut-être d'un certain rapport des femmes à leur corps toujours en mouvance, qui s'enkysterait ainsi au calme, fusse au prix d'une forme de masochisme retourné en lutte contre un "pouvoir" sur lui fantasmé, une forme de délégation au champ de la revendication éternisable de la lutte pour "devenir" soi, une fois pour toutes, sans plus avoir à se chercher ? Uniquement bordé à l'envers dans le regard de l'autre ?EG




Ce qui ne nous tue pas ... N°2