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Jeux dangereux
Je reçois quotidiennement un grand nombre de news-letters de TOUTES obédiences.
Il apparaît que les temps du confort politique au regard de ce qui distribuerait "la" vérité sont définitivement révolus, engloutis par l'immédiateté, la recherche désespérée de jouissance, qui comme chacun sait n'a rien à devoir à la recherche de la vérité, toute absorbée qu'elle est dans le gouffre cognitif et la place titanesque occupée dans nos repères mentaux par les boulimies informationnelles.
Pour éviter l'anéantissement intellectuel et tenter de se frayer une chemin dans le sens des événements il faut d'abord aller voir leur interprétation effectuée suivant divers angles.
Les temps de la "post-vérité" ne peuvent être inclus simplement dans le seul mandat des élus néo-libéraux actuels, ils sont sournoisement, vicieusement, la caractéristique de notre époque structurellement amorale.
La vérité n'a plus d'importance parce qu'elle n'est plus un ressort libidinal, parce qu'elle est "démodée" , parce qu'elle est devenue une stricte affaire de croyance et de projection et que chaque événement médiatisé implique uniquement un acte de foi de la part du public. Il ouvre les rituels de manifestation de l'appartenance, de l'affiliation, engouffrant le spectateur dans l'imaginaire fiévreux qui bouche l'accès à l'entendement.
Parce que la vérité demande du relatif, du doute, du temps, du travail, beaucoup, demande de laisser en suspend la rage de prendre parti et la toute-puissance fantasmée d'un savoir qui justement la dirait toute sans avoir à la chercher.
Cet article ici joint est écrit dans le cadre d'une revue "pro black" nord-américaine de gauche (disons encore ça comme ça, par manque d'autres repères mais sachant que ces données "spacio-politiques" vont s'avérer d'ici peu de temps à repenser fondamentalement et même si le contenu évoque plus des discours racialo-sectaires d'une extrême-droite sans complexe.)
Je reçois cette revue depuis longtemps, dans ce travail de documentation des "partis" en jeu, par nécessité d'être le plus ouverte possible aux vents, je reçois entre autres aussi par exemple les publications du mouvement "Black socialists" .
Ce qui se lit, dans ces "social studies" que je ne traduirais pas par peur de me souiller les neurones mais que je laisse à ceux qui veulent entendre le niveau d'égarement des temps qui nous traversent, est un condensé de TOUT ce que le racisme a de plus infect, de plus sale, de plus dégradant et vile. C'est un document de propagande de guerre. Tous les "arguments" venant d'un individu qui revendique le fait de ne JAMAIS fréquenter de "Blancs" y sont pris sur les médias sociaux et pas une fois la dimension purement haineuse et fantasmatiquement génocidaire du propos n'est envisagée.
Etant devenue ce que P.A Taguieff nomme notre "ordinaire idéologique", on s'est presque habitués à sa férule : La "victime" a toujours raison, la victime n'a pas à étayer sa plainte avec des preuves, la victime n'a pas à considérer d'autre point de vue que celui de sa réalité persécutrice, elle n'a pas à négocier, à nuancer, à se distancer, elle doit être corps et âme enfouie dans son ressentiment, entièrement identifiée à ses griefs et parler haut et fort à un auditeur mal défini, de la réalité de son calvaire et de l'inanité de ses persécuteurs.
Jamais de contextualisation, jamais d'histoire, jamais de cumul ou d'analyse de données, juste quelques mots sur les "preuves" strictement subjectives et émotionnelles à l'origine de son réquisitoire.
On ne peut que désespérément chercher à se retirer mentalement de ce monde-là, avec une souffrance énorme renouvelée chaque jour face au niveau d'absurdité et la progressive mais radicale institutionnalisation de l'esprit de ces temps qui n'ont pas d'esprit.
L'énergie toxique consacrée à la pénitence de quelques marques. Celle-ci, dans l'évidente supercherie éthique de sa prise de conscience si soudaine étant pourtant à qui veut entendre un signal qui devrait par la fumeuse démagogie de ses choix ostensibles, donner du grain à moudre à l'analyse politique des réels enjeux de cette révolte totalitariste-raciste et montrer, si besoin était, à quel point les vrais forces présentes dans les soutes du capitalisme sont tragiquement absentes de ces plaintes naturalistes d'un autre âge.
Elle ne peut que déboucher sur la mise bas d'une chasse aux sorcières à qui on va enfin pouvoir "faire la peau", sans plus en savoir vraiment les motifs mais convaincus de tenir une forme de revanche historique qui va répondre enfin à toutes les questions existentielles posées par le pouvoir et l'altérité et par ce que, en tant qu'humains, on est irrémédiablement tenus de faire avec elles.
Chasse qui, comme toutes les traques, finira par confondre la destruction fantasmée comme radicale et évidemment impossible, de cette altérité objet de haine et le "progrès" social. Elle a comme moteur de ne jamais devoir se solder, devenant l'objet de la passion revancharde elle-même en perdant dans la répétition incessante de ses griefs tout de ses motifs initiaux : tonneau des Danaïdes de la pulsion de mort et de la furieuse capacité des masses à s'y abreuver.
On ignore si on est mal partis, mais une chose est sûre, on n'est pas prêts d'arriver.EG
Je reçois quotidiennement un grand nombre de news-letters de TOUTES obédiences.
Il apparaît que les temps du confort politique au regard de ce qui distribuerait "la" vérité sont définitivement révolus, engloutis par l'immédiateté, la recherche désespérée de jouissance, qui comme chacun sait n'a rien à devoir à la recherche de la vérité, toute absorbée qu'elle est dans le gouffre cognitif et la place titanesque occupée dans nos repères mentaux par les boulimies informationnelles.
Pour éviter l'anéantissement intellectuel et tenter de se frayer une chemin dans le sens des événements il faut d'abord aller voir leur interprétation effectuée suivant divers angles.
Les temps de la "post-vérité" ne peuvent être inclus simplement dans le seul mandat des élus néo-libéraux actuels, ils sont sournoisement, vicieusement, la caractéristique de notre époque structurellement amorale.
La vérité n'a plus d'importance parce qu'elle n'est plus un ressort libidinal, parce qu'elle est "démodée" , parce qu'elle est devenue une stricte affaire de croyance et de projection et que chaque événement médiatisé implique uniquement un acte de foi de la part du public. Il ouvre les rituels de manifestation de l'appartenance, de l'affiliation, engouffrant le spectateur dans l'imaginaire fiévreux qui bouche l'accès à l'entendement.
Parce que la vérité demande du relatif, du doute, du temps, du travail, beaucoup, demande de laisser en suspend la rage de prendre parti et la toute-puissance fantasmée d'un savoir qui justement la dirait toute sans avoir à la chercher.
Cet article ici joint est écrit dans le cadre d'une revue "pro black" nord-américaine de gauche (disons encore ça comme ça, par manque d'autres repères mais sachant que ces données "spacio-politiques" vont s'avérer d'ici peu de temps à repenser fondamentalement et même si le contenu évoque plus des discours racialo-sectaires d'une extrême-droite sans complexe.)
Je reçois cette revue depuis longtemps, dans ce travail de documentation des "partis" en jeu, par nécessité d'être le plus ouverte possible aux vents, je reçois entre autres aussi par exemple les publications du mouvement "Black socialists" .
Ce qui se lit, dans ces "social studies" que je ne traduirais pas par peur de me souiller les neurones mais que je laisse à ceux qui veulent entendre le niveau d'égarement des temps qui nous traversent, est un condensé de TOUT ce que le racisme a de plus infect, de plus sale, de plus dégradant et vile. C'est un document de propagande de guerre. Tous les "arguments" venant d'un individu qui revendique le fait de ne JAMAIS fréquenter de "Blancs" y sont pris sur les médias sociaux et pas une fois la dimension purement haineuse et fantasmatiquement génocidaire du propos n'est envisagée.
Etant devenue ce que P.A Taguieff nomme notre "ordinaire idéologique", on s'est presque habitués à sa férule : La "victime" a toujours raison, la victime n'a pas à étayer sa plainte avec des preuves, la victime n'a pas à considérer d'autre point de vue que celui de sa réalité persécutrice, elle n'a pas à négocier, à nuancer, à se distancer, elle doit être corps et âme enfouie dans son ressentiment, entièrement identifiée à ses griefs et parler haut et fort à un auditeur mal défini, de la réalité de son calvaire et de l'inanité de ses persécuteurs.
Jamais de contextualisation, jamais d'histoire, jamais de cumul ou d'analyse de données, juste quelques mots sur les "preuves" strictement subjectives et émotionnelles à l'origine de son réquisitoire.
On ne peut que désespérément chercher à se retirer mentalement de ce monde-là, avec une souffrance énorme renouvelée chaque jour face au niveau d'absurdité et la progressive mais radicale institutionnalisation de l'esprit de ces temps qui n'ont pas d'esprit.
L'énergie toxique consacrée à la pénitence de quelques marques. Celle-ci, dans l'évidente supercherie éthique de sa prise de conscience si soudaine étant pourtant à qui veut entendre un signal qui devrait par la fumeuse démagogie de ses choix ostensibles, donner du grain à moudre à l'analyse politique des réels enjeux de cette révolte totalitariste-raciste et montrer, si besoin était, à quel point les vrais forces présentes dans les soutes du capitalisme sont tragiquement absentes de ces plaintes naturalistes d'un autre âge.
Elle ne peut que déboucher sur la mise bas d'une chasse aux sorcières à qui on va enfin pouvoir "faire la peau", sans plus en savoir vraiment les motifs mais convaincus de tenir une forme de revanche historique qui va répondre enfin à toutes les questions existentielles posées par le pouvoir et l'altérité et par ce que, en tant qu'humains, on est irrémédiablement tenus de faire avec elles.
Chasse qui, comme toutes les traques, finira par confondre la destruction fantasmée comme radicale et évidemment impossible, de cette altérité objet de haine et le "progrès" social. Elle a comme moteur de ne jamais devoir se solder, devenant l'objet de la passion revancharde elle-même en perdant dans la répétition incessante de ses griefs tout de ses motifs initiaux : tonneau des Danaïdes de la pulsion de mort et de la furieuse capacité des masses à s'y abreuver.
On ignore si on est mal partis, mais une chose est sûre, on n'est pas prêts d'arriver.EG