Tous les cris pourront être poussés, les injustices condamnées, les débats intoxiqués par la rage d'avoir le bien par devers soi, RIEN ne pourra "changer", ou définir un quelconque nouveau rapport aux valeurs d'un bien commun tant que ce qui propulse à la fois la catastrophe et le schéma de LA réussite incontestable est contenu dans des opérations financières autistes, auto-phages et factices toutes basées sur du vide et toutes plus improductives les unes que les autres jusque dans leur essence même et jusque dans le discours qu'elles tiennent pour maintenir leur absolu tutelle sur le MONDE entier,.
Monde ici considéré non comme un espace à partager mais comme un champ de bataille où gagner, comme un espace où déployer sans aucune mesure ses talents pour la fraude, l'arnaque, la corruption, l'ingérence, le déni, la manipulation et toutes les qualités qui sont inhérentes non à une quelconque gestion mais à une GUERRE à gagner à n'importe quel prix.
Le glissement vers le capitalisme financier, abandonnant les bases mêmes qui définissaient le capitalisme, c'est à dire un lien entre production, consommation, plus-value / valeur d'usage / valeur d'échange a débouché sur une fiction stimulée, encouragée, légitimée par le politique qui a délibérément et au nom du marché libre, ouvert les vannes de la toute-puissance et du dépassement des limites, sociétales, légales ou technologiques comme DEVOIR.
Modifiant les rapports à la valeur du fait humain et de sa spécificité en la rétrécissant au champ duel du perdant ou du gagnant et y insérant les critères de réussite pour se complaire dans la recherche d'une puissance qui ne serait contrainte par rien et surtout pas par de quelconques valeurs morales.
C'est dans des dogmes de fonctionnement assuré par la toute-puissance du Too big to fail, c'est à dire sans aucune prise de la loi sur aucune des exactions, dans des shémas volontairement risqués comme le capital-risque et les hedge-founds par exemple et dans le mythe plus ancien d'une économie qui pourrait être le modèle même, indépendant, surréaliste de la vie sociale enfin débarrassé de toute contrainte éthique que cette règle du dépassement de soi et d'annihilation du rival comme unique critère de force et de "virilité, ici débarrassée de ses atours phalocrates par trop visibles et plutôt aliénée culte du phallus, que les réelles représentations de ce qui EST un homme sont enkystées et reproduites à l'infini au nom d'un gain strictement, religieusement monétaire et au prix d'une maîtrise qui n'est dans l'excellence que quand elle brise secrètement la raison et la loi.
L'advenue du capitalisme financier comme mode de rapport à la réalité totale a été facilité par un glissement radical au niveau des valeurs morales. Le cumul obscène de richesse qui, au titre d'une faute répréhensible dans le rapport à l'argent a été historiquement défini comme "péché capital" dans le cadre de la religion catholique mais soumis parallèlement à une validation de succès social par la bourgeoisie commerçante européenne, s'est progressivement vu, sous l'influence de la révolution néoconservatrice des années 70.80, complètement amnistié de sa composante de cupidité, c'est à dire de son évaluation au titre d'une caractéristique morale, pour se voir attribuer, et ce sous couvert d'une forme de rationalisation défensive, les qualités d'une simple prouesse de maîtrise mathématique, ornée des atours du pouvoir de la "science" et de son miroir technologique et débarrassée donc de tous les aléas culpabilisants de l'ambivalence du terme "calcul" pour ne garder que la distinction d'une réussite et d'un modèle.
On peut à cet égard, comme pour de très nombreuses séries américaines qui sont des outils parfaits pour apprécier les valeurs dans l'air du temps et la vitalité des mythes en vigueur, se référer à la série "Billions" comme outil majeur de propagande, et qui est une véritable encyclopédie des critères de succès personnels, d'aspirations sociales, de qualités de liens interpersonnels. On y sentira très vite et jusqu'à la nausée à quel point l'ARGENT, sa possession et son accumulation sans limite est, au-delà de toute autre réalité et la définissant toute, le SEUL mobile de tous les échanges. Le terme corruption a autant à voir avec l'air qui y est respiré qu'avec ce qui est validé comme tentatives toujours renouvelées pour échapper aux limites de tous ordres et pour dénier l'inquiétant vide métaphysique que cette dévotion et ses cultes cherche à cacher.
La première étape d'un "changement " serait, avec l'imposition d'un Revenu International Maximum Limité, de reprendre en main la polysémie du terme "valeur" lui-même et de lui ôter sa cuirasse strictement réifiée et financière pour lui offrir ses droits à être le champ d'expression des quêtes les plus fondamentales et fondatrices de l'humain, celles de ce qui donne prix à sa vie en terme de nécessité vitale morale et relationnelle, de capacité à pouvoir faire gratuitement les gestes qui le lient à sa présence au sein d'un temps partagé commun. EG
Monde ici considéré non comme un espace à partager mais comme un champ de bataille où gagner, comme un espace où déployer sans aucune mesure ses talents pour la fraude, l'arnaque, la corruption, l'ingérence, le déni, la manipulation et toutes les qualités qui sont inhérentes non à une quelconque gestion mais à une GUERRE à gagner à n'importe quel prix.
Le glissement vers le capitalisme financier, abandonnant les bases mêmes qui définissaient le capitalisme, c'est à dire un lien entre production, consommation, plus-value / valeur d'usage / valeur d'échange a débouché sur une fiction stimulée, encouragée, légitimée par le politique qui a délibérément et au nom du marché libre, ouvert les vannes de la toute-puissance et du dépassement des limites, sociétales, légales ou technologiques comme DEVOIR.
Modifiant les rapports à la valeur du fait humain et de sa spécificité en la rétrécissant au champ duel du perdant ou du gagnant et y insérant les critères de réussite pour se complaire dans la recherche d'une puissance qui ne serait contrainte par rien et surtout pas par de quelconques valeurs morales.
C'est dans des dogmes de fonctionnement assuré par la toute-puissance du Too big to fail, c'est à dire sans aucune prise de la loi sur aucune des exactions, dans des shémas volontairement risqués comme le capital-risque et les hedge-founds par exemple et dans le mythe plus ancien d'une économie qui pourrait être le modèle même, indépendant, surréaliste de la vie sociale enfin débarrassé de toute contrainte éthique que cette règle du dépassement de soi et d'annihilation du rival comme unique critère de force et de "virilité, ici débarrassée de ses atours phalocrates par trop visibles et plutôt aliénée culte du phallus, que les réelles représentations de ce qui EST un homme sont enkystées et reproduites à l'infini au nom d'un gain strictement, religieusement monétaire et au prix d'une maîtrise qui n'est dans l'excellence que quand elle brise secrètement la raison et la loi.
L'advenue du capitalisme financier comme mode de rapport à la réalité totale a été facilité par un glissement radical au niveau des valeurs morales. Le cumul obscène de richesse qui, au titre d'une faute répréhensible dans le rapport à l'argent a été historiquement défini comme "péché capital" dans le cadre de la religion catholique mais soumis parallèlement à une validation de succès social par la bourgeoisie commerçante européenne, s'est progressivement vu, sous l'influence de la révolution néoconservatrice des années 70.80, complètement amnistié de sa composante de cupidité, c'est à dire de son évaluation au titre d'une caractéristique morale, pour se voir attribuer, et ce sous couvert d'une forme de rationalisation défensive, les qualités d'une simple prouesse de maîtrise mathématique, ornée des atours du pouvoir de la "science" et de son miroir technologique et débarrassée donc de tous les aléas culpabilisants de l'ambivalence du terme "calcul" pour ne garder que la distinction d'une réussite et d'un modèle.
On peut à cet égard, comme pour de très nombreuses séries américaines qui sont des outils parfaits pour apprécier les valeurs dans l'air du temps et la vitalité des mythes en vigueur, se référer à la série "Billions" comme outil majeur de propagande, et qui est une véritable encyclopédie des critères de succès personnels, d'aspirations sociales, de qualités de liens interpersonnels. On y sentira très vite et jusqu'à la nausée à quel point l'ARGENT, sa possession et son accumulation sans limite est, au-delà de toute autre réalité et la définissant toute, le SEUL mobile de tous les échanges. Le terme corruption a autant à voir avec l'air qui y est respiré qu'avec ce qui est validé comme tentatives toujours renouvelées pour échapper aux limites de tous ordres et pour dénier l'inquiétant vide métaphysique que cette dévotion et ses cultes cherche à cacher.
La première étape d'un "changement " serait, avec l'imposition d'un Revenu International Maximum Limité, de reprendre en main la polysémie du terme "valeur" lui-même et de lui ôter sa cuirasse strictement réifiée et financière pour lui offrir ses droits à être le champ d'expression des quêtes les plus fondamentales et fondatrices de l'humain, celles de ce qui donne prix à sa vie en terme de nécessité vitale morale et relationnelle, de capacité à pouvoir faire gratuitement les gestes qui le lient à sa présence au sein d'un temps partagé commun. EG
Capitalisme autophage : Anselm Jappe