Le paysage politique de l'Occident a changé mais les orientations classiques du spectre " droite" vs "gauche" restent les références de la plupart des citoyens ou potentiels votants. Se placer sur cet arc est une façon d'accorder certaines valeurs, engagements à la réalité politique contemporaine même si quotidiennement chacun sent que ce clivage craque de partout et qu'on assiste à un glissement des références mêmes qui sous-tendent n'importe quel choix politique. Ce sont en effet autour de choix ressortissant à une évolution anthropologique que nous sommes dorénavant tenus de nous situer et non plus autour des anciens clivages portés par les idéologies socialistes ou marxistes qui permettaient une approche en terme d'appartenance de classe et non de choix liés à une "nature".
Le fait que certains groupes politiques, considérés comme porteurs d'une alternative politique au regard de l'essoufflement évident du système néolibéral et des périls imminents à prendre en compte, se soient engouffrés dans l'idéologie victimo-minoritaire sous prétexte de son appartenance revendiquée au bon côté de l'histoire, c'est à dire à ce qu'ils défendent comme étant "progressiste" est devenu une impasse et le lieu d'un paradoxe au sein desquels chacun doit se situer. D'une certaine façon, l'émiettement en des combats multiples pour "la liberté", l'"égalité " de minorités occupant dans l'imaginaire le lieu des oppressions qu'ils ont soutenu et favorisé a accéléré la vivisection de la Gauche qui, ayant perdu son sextant lié et uniquement lié aux concepts de lutte des classes, c'est à dire à son inscription dans le système économico-politique s'est diluée dans les multiples et infinies revendications de groupuscules en quête de reconnaissance éthico-sociale.
Le seul fait que la plupart de ces luttes soit parfaitement compatibles avec l'idéologie du progrès soutenue par le néocapitalisme et n'ait aucun effet sur ses structures profondes de fonctionnement, étant à chaque fois récupérée, digérée par la machine sans en toucher les courroies n'a pas éveillé la moindre suspicion.
On peut expliquer cette absence de clairvoyance par le fait que majoritairement, c'est à une génération totalement perfusée par les valeurs du néolibéralisme que cette version de la révolution s'est imposée.
Si quelque chose comme la "Gauche " se devait de se réveiller politiquement, ce serait au prix d'un travail long et douloureux pour remettre ou mettre les réelles priorités en place et les débarrasser des atours des divers transectionnalismes qui minent en profondeur jusqu'à la possibilité même d'un débat.
Assez paradoxalement également ,pour des représentations ancrées depuis plusieurs siècles d'une gauche qui soit, dans son essence et dans ce qu'elle veut imposer comme représentation, progressiste, il est nécessaire de concevoir un temps de "pause" au sein de ce que ce "progressisme" est devenu et un temps d'analyse des sous-entendus totalitaristes qu'il véhicule maintenant.
S'arrêter et penser à la place et au devenir de chacun dans cette course vertigineuse à la mélioration infinie elle aussi de l'humain, à la nécessité de faire fi du biologique pour l'affirmer, aux liens attachant à bas-bruit les rapports au corps et la techné devenue organisatrice toute-puissante des relations sociales et intrapersonnelles, au pouvoir donné sans limite à ceux qui ont transformé une culture de marchands en un projet métaphysique planétaire, aux introjections intimes de la répression permanente et du contrôle, attaquant jusqu'à la capacité de penser, sans évoquer évidemment celle de dire, au vide sidéral de l'être qui se tient sous le clinquant de cette même culture, à la place délibérément amoindrie et utilitaire de l'éducation et aux soubassements scientistes qui l'ont appauvrie jusqu'à ne plus en faire un devoir sociétal mais une affaire de choix privés.
Le totalitarisme de la censure et de la stigmatisation et le culte de la victimisation qu'il supporte et sous-tend, érigés en droit absolu du discours légitime ne permettent pas de simplement poser rationnellement les divers paramètres dans ce temps où "subir" est devenu une forme de tapis rouge du rapport à la vérité et où tout un chacun s'est octroyé le droit de ne se placer que sur l'un des pôles de l'accusation de chacun par tous au nom de la pureté ou de la plainte victimaire au nom de la justice. A titre d'exemple du bouleversement des données de répartition traditionnelles de ce qu'on qualifiera de droite vs gauche et comme signe que les vagues dépassent les seuls contextes nationaux pour toucher aux fondements politiques des organisations dites démocratiques de l'occident, on citera l'usage que fait une des publications les plus "réactionnaires" de la droite nord-américaine " Total conservative" des propos d'un comédien notoirement connu pour sa capacité à attaquer les poncifs quels qu'ils soient, Ricky Gervais. Indice que les calibrages idéologiques ont changé, implosés peut-être sous les secousses de l'évolution du progressisme anthropologique.
Le fait que certains groupes politiques, considérés comme porteurs d'une alternative politique au regard de l'essoufflement évident du système néolibéral et des périls imminents à prendre en compte, se soient engouffrés dans l'idéologie victimo-minoritaire sous prétexte de son appartenance revendiquée au bon côté de l'histoire, c'est à dire à ce qu'ils défendent comme étant "progressiste" est devenu une impasse et le lieu d'un paradoxe au sein desquels chacun doit se situer. D'une certaine façon, l'émiettement en des combats multiples pour "la liberté", l'"égalité " de minorités occupant dans l'imaginaire le lieu des oppressions qu'ils ont soutenu et favorisé a accéléré la vivisection de la Gauche qui, ayant perdu son sextant lié et uniquement lié aux concepts de lutte des classes, c'est à dire à son inscription dans le système économico-politique s'est diluée dans les multiples et infinies revendications de groupuscules en quête de reconnaissance éthico-sociale.
Le seul fait que la plupart de ces luttes soit parfaitement compatibles avec l'idéologie du progrès soutenue par le néocapitalisme et n'ait aucun effet sur ses structures profondes de fonctionnement, étant à chaque fois récupérée, digérée par la machine sans en toucher les courroies n'a pas éveillé la moindre suspicion.
On peut expliquer cette absence de clairvoyance par le fait que majoritairement, c'est à une génération totalement perfusée par les valeurs du néolibéralisme que cette version de la révolution s'est imposée.
Si quelque chose comme la "Gauche " se devait de se réveiller politiquement, ce serait au prix d'un travail long et douloureux pour remettre ou mettre les réelles priorités en place et les débarrasser des atours des divers transectionnalismes qui minent en profondeur jusqu'à la possibilité même d'un débat.
Assez paradoxalement également ,pour des représentations ancrées depuis plusieurs siècles d'une gauche qui soit, dans son essence et dans ce qu'elle veut imposer comme représentation, progressiste, il est nécessaire de concevoir un temps de "pause" au sein de ce que ce "progressisme" est devenu et un temps d'analyse des sous-entendus totalitaristes qu'il véhicule maintenant.
S'arrêter et penser à la place et au devenir de chacun dans cette course vertigineuse à la mélioration infinie elle aussi de l'humain, à la nécessité de faire fi du biologique pour l'affirmer, aux liens attachant à bas-bruit les rapports au corps et la techné devenue organisatrice toute-puissante des relations sociales et intrapersonnelles, au pouvoir donné sans limite à ceux qui ont transformé une culture de marchands en un projet métaphysique planétaire, aux introjections intimes de la répression permanente et du contrôle, attaquant jusqu'à la capacité de penser, sans évoquer évidemment celle de dire, au vide sidéral de l'être qui se tient sous le clinquant de cette même culture, à la place délibérément amoindrie et utilitaire de l'éducation et aux soubassements scientistes qui l'ont appauvrie jusqu'à ne plus en faire un devoir sociétal mais une affaire de choix privés.
Le totalitarisme de la censure et de la stigmatisation et le culte de la victimisation qu'il supporte et sous-tend, érigés en droit absolu du discours légitime ne permettent pas de simplement poser rationnellement les divers paramètres dans ce temps où "subir" est devenu une forme de tapis rouge du rapport à la vérité et où tout un chacun s'est octroyé le droit de ne se placer que sur l'un des pôles de l'accusation de chacun par tous au nom de la pureté ou de la plainte victimaire au nom de la justice. A titre d'exemple du bouleversement des données de répartition traditionnelles de ce qu'on qualifiera de droite vs gauche et comme signe que les vagues dépassent les seuls contextes nationaux pour toucher aux fondements politiques des organisations dites démocratiques de l'occident, on citera l'usage que fait une des publications les plus "réactionnaires" de la droite nord-américaine " Total conservative" des propos d'un comédien notoirement connu pour sa capacité à attaquer les poncifs quels qu'ils soient, Ricky Gervais. Indice que les calibrages idéologiques ont changé, implosés peut-être sous les secousses de l'évolution du progressisme anthropologique.
Il est probable que nous soyons dorénavant dans les temps cycliques de ce que Hermann Broch* nomme "les mouvements psychiques de masse" , balançant entre " la folie de "l'hypertrophie " (divinisation du modèle capitaliste) et '"la folie du déchirement" dont il dit qu'ils sont impossibles à modifier une fois mis en route.EG
Théorie de la folie des masses Editions de l'éclat
Théorie de la folie des masses Editions de l'éclat