"A major threat".
Report: Facebook Poses A Major Threat To Public Health
Statista est un site de publication basé aux USA et supposé véhiculer des données dans de très nombreux domaines et uniquement statistiques.
La totalitarisation d'un régime peut se repérer au glissement insidieux vers l'effacement de tout contenu dialectique : les chiffres deviennent avant tout des supports d'injonctions moraux utilisant une terminologie de la "catastrophe", une redondance et une fixité des adjectifs superlatifs qui teintent tout discours d'affectivité et le condamne à "prendre parti" au sein d'une vision binaire mortifère.
En-deçà des phénomènes de plus en plus usités de censure, et en réponse, d'appel à la sacro-sainte " liberté de parole" déifiée aux USA mais qui n'a jamais vraiment pu se soustraire au bipartisme et à ses impasses, se trouve, plus gravement , questionné la rapport à la démarche scientifique lui-même.
Malgré la référence constante aux "faits" , référence utilisée comme sorte d'incantation magique dans chaque commentaire, chaque parution, ce qui s'est effondré sous les coups de boutoir de la bascule imaginaire traversée par notre époque, c'est avant tout le lieu jusqu'alors relativement préservé d'une solidité de l'argumentation et de la démonstration, c'est à dire une logique de la preuve.
L'usage immodéré des champs lexicaux superlatifs du registre émotionnel est placé avant cette démonstration, l'a en quelque sorte remplacé comme ce qui décoderait les chiffres ou les propos d'une façon rationnelle uniquement en pouvant leur accorder une mention d'évaluation morale.
Mis à part le fait que la lecture de ce genre d'injonction oblige le lecteur à immédiatement prendre parti dans une sorte de "pour ou contre" sans issue et immédiat, obstruant la zone de la neutralité nécessaire à créer un point de vue ou des réserves à émettre à l'égard de toute information, la nature morale de ce point de vue est vouée à ne pas pouvoir évoluer, soumise qu'elle est à une sorte d'amalgame entre l'idée et la définition que la personne qui se l'approprie se fait d'elle-même.
Une fois l'avis émis, qui implique la personne "toute" , et immanquablement casé et auto-proclamé dans les catégories du bien ou du mal, c'est à dire incapable de faire jouer le doute dialectique comme moteur de compréhension et la neutralité comme constituant absolu de l'approche de la vérité, c'est tout l'édifice difficilement construit du rapport à la science lui-même qui s'effondre.
C'est à dire avec lui, l'ultime secours d'une assise de connaissances qui puisse être "définitive" ou du moins solide assez pour servir de base de référence à l'ensemble d'une culture.
Il peut sembler assez paradoxal en ces temps de scientisme religieux de devoir constater avec la relativisation par certains mouvements, revendiquée et dogmatique, de toute dimension "objective", une scénarisation émotionnelle des discours projetant toute bribe de savoir dans le domaine de la croyance et en même temps, lui autant tout pouvoir de retrait critique.EG