Spanish right attacks Biden over Colombus and conquest
Si nous prenons la vague déferlante des amendements, demandes de compensations, mises en cause des faits pour leur scandaleuse violence etc. on peut les rassembler autour de la volonté d'éradication du Mâle blanc comme symbole de domination d'une civilisation qui vacille sur ses bases mêmes. On peut aussi questionner le retournement des liens à la construction de l'histoire, ramenée pauvrement à du présentisme émotionnel et chargé à la fois d'une culpabilité et d'une culpabilisation qui fermentent main dans la main.
L'origine de ce besoin obsédant de refaire l'histoire et de faire une place morale nette au passé à travers quelques statues déboulonnées et quelques excuses internationales assez vagues et peu enclines à donner dans le détail qui construit, qu'on le veuille ou non, la complexe matière plutôt insondable de la réalité, est à regarder du côté d'un peuple qui est à la fois un des plus récemment institué en tant que tel, un des plus confiné dans les préceptes de son mythe créateur et de l'illusion que celui-ci pouvait s'imposer au monde entier et un des plus chargé du credo techno-progressiste pouvant, en éradiquant la matrice du passé, se frayer un chemin vers un monde meilleur.
Le retour spasmodique et impulsif vers le besoin de rédemption qui, à elle seule remettrait le Bien à sa place, est l'aveu d'un manque handicapant portant sur l'élaboration des nécessaires à-coups de toute histoire et leur incontournable lot de monstruosités.
Il pose clairement la question de ce qu'une culture fait et doit à son histoire et celle du rapport à la mouvance historique des représentations ici impossible à même prendre en compte par cette culture de l'instant et de la fuite en avant.
On ne mentionnera pas les masses de guerres, invasions, mélanges, prises de possession, pillages, massacres, conquêtes, impositions de croyances, qui non seulement jalonnent l'histoire humaine mais la font tout simplement.
A quel moment deviennent-ils matière de cette histoire et non source de repentir inépuisable et tournant dans le vide de la subjectivité auto-centrée d'une culture ostensiblement impérialiste comme le monde en a peu connu mais qui se proclame missionnaire en même temps de la liberté et d'un choix divin la concernant ?
Comme pour la plupart des idéologies progressistes, le prix à payer pour cette pureté regagnée est le reniement des milliards de vies qui les ont précédées et leur relégation au rang d'une massive erreur de l'expérience humaine qu'elles seules peuvent racheter par leur savoir infini et purificateur.
L'aporie constituant les failles logiques de ces dogmes est simple à constater mais jamais mentionnée : ce sont ces faits antérieurs, la réalité de ces invasions, des jeux civisationnels qui se chevauchent depuis la nuit des temps et leur spécificité geo-historique qui sont les géniteurs de la capacité de ces totalitarismes présentistes à ne pouvoir exprimer la volonté de destruction de ce qui les a engendré.
Vouloir penser qu'il est possible de redresser les torts de l'histoire sans n'être que condamnés à seulement pouvoir les connaître d'abord, les remettre dans un contexte de valeurs et de représentations complément uniques et impossibles à réduire à des repères contemporains ensuite est la démonstration de la superficialité mortifere et narcissique de notre temps sans consistance. EG.