Il semble impossible de ne pas se demander, d'une façon presque obsessionnelle "Qu'est-ce qui a bien pu se passer ?" Avec, sous-jacente, la question des moteurs de cette dynamique planétaire ou presque, ayant en si peu de temps donné les mêmes réponses, tenu les mêmes discours au mot près, apporté les mêmes flots d'information contradictoire...
On est, encore une fois, réduits à faire des hypothèses et à tenter donc de démêler les fils noués de ce qui provoque le déclenchement de moments aussi marquants dans l'histoire des hommes.
Nous sommes en des temps où les effets rebonds de la couverture satellitaire, le pouvoir des images et l'omniprésence médiatique d'état sur pratiquement toute la planète, façonnent une sorte de pensée collective mimétique non seulement dans la masse mais aussi dans les "dirigeants", on peut supposer que les décisions que prennent certains d'entre eux sont téléguidées par des instances externes aux institutions politiques locales, où, également, les comptes à rendre sur la scène internationale sont assujetis à une sorte d'adéquation de ces décisions à la doxa commune au risque d'une relégation des acteurs de cette scène.
De cet impact des thaumaturges sur le champ politique de toutes les nations élues, nous ne disconvenons pas et ce sans devoir être condamnés aux délires complotistes, le temps a montré ce qu'il était des plans sur nos comètes et de leur joyeuseté humaniste.
Par contre, quant aux solutions apportées, même un peu oscillantes dans les premières semaines, elles ont tout de même dans un grand élan globaliste toutes ou presque suivi un seul modèle.
Nous faisons l'hypothèse suivante : c'est bien la Chine qui a donné ce coup d'envoi planétaire de la Grande paranoïa sanitaire, face à un virus dont on reconnaîtra la soudaine apparition et la nouveauté déconcertante ; Là-dessus, nous sommes d'accord. Que son origine ait été d'autant plus effrayante pour les autorités chinoises qu'il était le fruit de manipulations assez peu catholiques peut en partie éclairer la panique qui a suivi les premiers cas. Impossible en l'état de connaître le type de propagation, la léthalité et tout ce qui donne à la médecine, même chinoise, des outils pour réagir sainement.
Il faut rappeler que des mesures drastiques comme les confinements, l'arrêt quasi total de tout mouvement économique et social, la construction d'hôpitaux de campagne en toute urgence, le port obligatoire des masques sont des initiatives chinoises qui ont ensuite été reproduites comme LA solution, décidée et dessinée par des instances clairvoyantes. Difficile dans un état d'éloignement géographique et de panique réactive, de prendre le temps nécessaire pour évaluer la pertinence de ces réponses, mais la brutalité stratégique des autorités chinoises à les mettre en place a fait office de garantie de sérieux et de référence pour les pouvoirs à la fois inquiets et sous pression.
Par contre, et c'est là encore une fois que le bât de l'histoire blesse, on aurait pu, plutôt que de créditer ces instances d'une sorte d'aura scientifique et de sagesse sanitaire, faire un retour en arrière et constater que, dans l'histoire du PCC, les "décisions" scientifiques prises sur des données plus qu'incomplètes ou fallasieuses et appliquées à tout un peuple en un temps record comme la preuve de la vision presque illimitée de leurs dirigeants ont été nombreuses et ont TOUTES mené à de véritables catastrophes, humaines, écologiques, tout en mettant un temps particulièrement long et en imposant de nombreuses relégations et condamnations à mort avant de s'avérer officiellement reniées comme inadéquates.
Une de leurs caractéristiques, qui peut nous laisser songeurs quant aux rouages des systèmes exécutifs est le fait que la lutte acharnée contre " l'opposition" à ces mesures, la répression, les campagnes d'amendement public des récalcitrants et l'impossibilité de reconnaître et de faire face aux erreurs de décisions prises par le Timonier et ses sbires ont autant provoqué ces catastrophes que les mauvaises décisions elles-mêmes. On pourra également faire un parallèle avec la place de la propagande omniprésente et érigeant le mensonge en forme officielle du discours politique.
On peut postuler que l'Occident a été surpris et presque charmé par la radicalité des mesures chinoises, et que c'est cette même radicalité qui a fait office de passeport scientifique pour leur application au niveau mondial sans que leur pertinence n'ait à être questionnée.
L'aura de la Chine a fait de l'ombre à la raison et à la prudence et a engouffré des millions d'individus dans une sorte de spirale qui pour se justifier ne pouvait que s'intensifier, dans une sorte de credo planétaire et de rétorsion salvatrice bienfaisante.
Par contre, ce qui a pu sembler une sorte de pragmatisme et de courage politique et donné aux mesures leur aspect radical est inscrit non dans la sagesse des décideurs mais dans la façon dont les décisions se diffusent extrêmement efficacement et rapidement sur tout le territoire par l'intermédiaire des "cadres" du Parti, chargés d'appliquer à la lettre des consignes prises en "haut lieu".
Ce genre de fonctionnement impressionnant dicté par la tête pensante du pays mais parfois, voire souvent, totalement inadapté à la réalité du terrain s'est vu source de résultats absolument catastrophiques dans des grands pans de la vie économique chinoise, les " Cinq vents" ont complètement stérilisé des régions agricoles entières, en prônant des méthodes de culture du riz "révolutionnaires" comme le " labour profond" qui ont eu des résultats sur les récoltes entrainant la mort par famine de dizaines de millions de chinois. Les modes de distribution alimentaire, les déportations des paysans locaux sur des chantiers industriels, les réquisitions des terres, la confiscation de tous les biens, même les cuillères, par les cantines collectives, celle de tout le matériel métallique disponible pour "faire de l'acier", le massacre de milliards d'oiseaux lors de la campagne des " Quatre fléaux" où chacun était entre autres tenu d'effrayer les oiseaux en tapant sur tout ce qu'il trouvait pour qu'ils ne se posent pas et meurent d'épuisement qui a mobilisé aussi les populations au détrimant des cultures et eu bien sûr des conséquences dévastatrices sur la prolifération de nuisibles.
On peut postuler que dans des circonstances différentes et face à une crise du genre de celle qui a été traversée en 2020, cette absolutisation des décisions et leur application zélée aient pu avoir le vernis d'une sorte de maîtrise de la situation alors qu'elles n'étaient que des initiatives sans véritable ancrage scientifique mais si impressionantes dans leur application qu'elles donnaient l'illusion d'un savoir et d'une maîtrise inévaluables dans l'instant mais servant de racine mimétique aux enchaînements globaux et aux discours qui ont suivis.EG