3.03.2022

Quand j'avance, tu recules, comment veux-tu que je t'inocule ? Première partie

Il y a eu, pendant les premiers temps du covid et plus encore une fois que l'on avait acquis une sorte de recul et rassemblé jour après jour suffisamment d'"information" pour contrebalancer le discours médiatique, une sorte d'état de suspens.

Il était impossible de parler d'emblée des réserves sur toute l'affaire aux personnes croisées au hasard, on est donc restés silencieux et patients, presque certains que la vérité viendrait au jour, un jour...même si la conscience de la force de coercition de l'appareil d'état global nous laissait souvent comme abasourdi et peiné au-delà du raisonnable.

Cette aventure a été une nouvelle appréhension des pouvoirs monstrueux des médias et de la servilité presque jouissive des si proliférants baveux de plateaux, toujours arrogants et toujours mordant, déformant, interrompant, étalant tels des perroquets savants leur leçon bien apprise. La régle du jeu semblant acceptée par les parties s'est avérée attribuer la palme à celui qui levait la voix et tapait de ses petits points médiatiques sur les arguments de l'invité sans jamais lui répondre mais en lui coupant la parole tant de fois qu'on en perdait tout, fil, sujet et compagnie mais qu'on en sortait confortés dans nos certitudes que si ça parlait fort c'est que ça devait avoir raison sur les façons d'éradiquer le  Mal et rassurés sur la grandeur politique de nos dirigeants.

Une nouvelle appréhension également des niveaux presque vertigineux de compromission des masses dans cette porosité à l'appareil de propagande et de leur peu de propention à prendre sinon de la hauteur, du moins du recul.

L'arrivée sur scène au bout d'un certain temps du "Méchant" et toute l'usine à gaz de la répression bienséante permettant aux langues de se délier sur les sorts à réserver aux dissidents a été également une école très formatrice sur les fabrications de l'opinion en dévoilant un goût pour la délation, la ghettoïsation et l'apartheid qu'on imaginait naïvement avoir disparu depuis la fin de l'Occupation.

C'est donc dans un climat de tempête où le vent ne soufflait que dans une direction qu'on est restés accrochés à cet nécessité vitale de scepticisme et de penchant pour l'analyse dite "critique" autant qu'on peut, qui a donné la sensation d'être devenus des parias mais aussi clairement signifié la valance des quelques régles d'hygiène intellectuelle et morale à appliquer dans la pratique.

On a accepté faute de mieux les restrictions punitives en se disant qu'il s'agissait d'un choix à "assumer". Même si ce dernier terme avait acquis comme tant d'autres avec lui la toxicité bien connue de l'attirance pour le vide en étant manipulé à tout va par certains ; Mais bien sûr, on a surtout, au bout de cette sorte de tunnel de l'entendement, compris que la mécanique modélisante était entrain de s'imposer et que le vrai, l'unique combat était celui de la liberté de penser et non celui contre un virus. Les virus nous côtoient, nous vivons avec eux et sommes tout de même plutôt habitués génétiquement et biologiquement à négocier avec eux. Par contre, ce qui était nouveau, vraiment nouveau, même si les premières traces étaient apparues en amont avec les multiples conséquences des contre-révolutions minoritaristes et leur catéchisme castrateur, c'est la force de plus en plus évidente de la culture du contrôle et du crédit social.

S'il est une révolution possible, c'est celle de la coupure avec ce qui forge jour après jour les choix et les avis, donne sans contrepartie des points de vue délimités, immédiats,  radicaux, où la haine et la morbidité  voyeuriste sont en germe, faisant un couple plein de ferveur amoureuse avec l'uniformité absolue à la fois but à atteindre et désir profond de la masse. Nul n'est besoin de preuve, ni de démonstration logique pour mettre à la place d'un possible temps de rréflexion et surtout de collecte de données une opinion toute-puissante et préforgée dans les ateliers du régime. C'est ce lien mortifère avec le supposé-savoir craché par louches entières par des petits pieds incultes mais parlant fort qu'il faut couper, comme on ampute un membre touché par la gangrène pour survivre.EG


 

Petite politique