4.11.2022

Le Président-démarcheur

Oh misère, oh sensation plutôt glaciale de l'effondrement, oh perte de tout espoir.

 


 

Et, toujours la question récurrente, comment est-ce possible ?

Comment ce type a-t-il pu une fois encore faire marcher un peu des foules à la baguette ? La psyops porte ses fruits : je crois ce qu'on me dit de voir et ce type est là visible  jusqu'à la saturation comme on se doit de l'être, partout, devant, derrière, soutenu, prisé, défendu quoi qu'il en coûte par les groniqueurs affiliés des plateaux, tous vendus, qui occupent les zondes et percutent les neurones fatigués des lambdas.

Il doit y avoir un truc ? Une autre magouille ? Les clans s'effritent en criant au ralliement contre l'extrême-droite, toujours le même masque et les mêmes outils dans un paysage politique où le clivage droite-gauche est pourtant depuis longtemps dans la jungle globale, une ligne presque effacée du bréviaire de la bonne conduite.

C'est fini, la droite, la gauche, même le communiste demande à voter pour Macron ... et tout est dit, pour ceux qui rêvaient encore,  sur la dynamique révolutionnaire des troupes de la gaucherie. 

L'aveuglement massif est lié aux fastes si puissants du mondialisme et aux arguments en béton des faiseurs d'opinion, des pourvoyeurs de peine et de peur, des manipulateurs de masse, obstinés, experts en grandes opérations de nivellement eschatologique, en grands projets sanitaires ou alimentaires  mégalomaniaques, peu visibles mais dont le ralliement aux causes de leur visée est un des seuls possibles envisageables pour un politicien carriériste. Global ou rien. Gouvernement mondial ou rien. Le reste est de l'histoire, au sens du passé.

Mais qui a parlé de ces échéances-là lors de la campagne ? Qui a vu que Macron n'était que le produit bien huilé de ce mouvement vers Davos et ses cultes ? Qui a osé se positionner d'une façon critique à l'égard de la Covidie et des Ukrainopathes, qui a questionné le recours si pauvre et si obsessionnel aux épithètes du complotisme balancés en place des anciens poncifs "nazi" , "fasciste", sans que cet usage devenu soudain nécessaire ne déclenche quelques lumières sur le glissement des nécessités sémantiques de la propagande ?

Macron, quand on l'entend, devrait éveiller quelques soupçons sur sa cohérence intellectuelle, sur, autrement dit, le fait de devoir accrocher ses actes à des paroles, et ses paroles à des valeurs. Et ses valeurs à une durée.

Macron n'a pas de valeurs, pas de parole, il est avant tout un VENDEUR.  Il peut défendre les qualités de n'importe quel produit, idée, mesure, bien collectif, simplement pour lui faire passer la rampe de l'acquisition. L'acte de réussir ce passage, cette affaire est ce à quoi son discours est dévolu.

RIEN d'autre. Il vend la France comme il vendrait des chocolats ou des missiles.  En fruit béni du post-capitalisme décadent, seul le champ de la transaction sur le marché compte, sans fond, sans mobile autre que lui-même. Tout est à vendre dans son esprit et c'est ce qui lie le peu de cohérence de ses propos, leur évanescence dans le temps, leur vacuité et leurs constantes contradictions, à son rôle attendu. Il n'est pas question d'alliance, de fidèlité, d'engagement, il est question de succès dans les transactions. C'est ce qu'il sait faire, démarcher et c'est ce avec quoi il confond la politique.

Le lieu de la politique, l'opposition, la polémique, la révolte, les institutions forgées par l'histoire ne font pas partie du monde des affaires, ceux qui s'y  sont adonnés sous son règne l'ont payé dans leur corps et sur les cinq années à venir, on fait le pari qu'ils le paieront de leur vie.

Pour des masses de consommateurs, c'est un discours connu, familier, aisé à absorber, on repart les poches du voisin pleines et content. Rassasié. A peine conscient du niveau impensable de violence qui préside à tout ce spectacle mafieux et de celui attendu de totale complicité et obédiance, à peine sachant que jusqu'à l'intime de votre vie même se joue ailleurs et ne vous appartient déjà plus, heureux de vous être abandonné aux mirages de la rhétorique des soldes, chargés d'un plus de confiance hypnotique et libérés enfin de toute votre pensée.EG

 

Petite politique