5.11.2022

Lettres à mes amies hommes Troisième partie

 "prophylaxie du vide




Paradoxe : réf  Les " appellations" conseillées, par la NSTA  ( National Science teaching Association) "Persons with ovaries" ou " persons with testes" font référence au biologique, au sexe génétique donc et à la reproduction,gene-givers” or “biological life transmitters.” comme réalité alors que la théorie du genre leur nie toute dimension de catégorisation non contestable pour leur substituer la seule croyance sur soi et sa mutabilité, croyance éminemment imaginaire donc mais paradoxalement,  on pourrait s'attendre dans la logique de la catéchèse à ce que ce qui marque l'être sexué en tant que tel, ovaires ou testicules, autrement dit tout ce que le transgenrisme dans ses opérations chirurgicales ou ses médications, si il s'efforce de créer des pénis avec des tranches de cuisse et des vagins avec des morceaux de colons,  ne pourra jamais greffer, soit ce qui doive se taire pour définir le déni de la double sexuation de l'espèce humaine dans la contrainte lexicale idéologique puisque demeurant ce qui définit l'individu au détriment de son rôle qui peut lui être modifiable au moins dans un trajet de devenir personnel.

On peut mettre en parallèle les injonctions à assurer une "transition" au niveau écologique et sous-jacent et omnipotent, économique, martelées sans répit, la forme d'insécurité que la difficulté, voire l'impossibilité à assurer cette nécessaire transition amène quant à ce qu'un dessein de vie puisse réaliser dans l'existence actuelle de chacun et ce que son absence reconduite faisant écho par son mutisme aux rapports du GIEC  sur les dégradations irréversibles est supposée générer de catastrophique.

C'est un peu comme si chaque individu, et en particulier lors de son adolescence où les questions de l'avenir et du devenir sont les plus brûlantes,  avait pris à son compte cet impératif en lui donnant une dimension effective et palpable dans sa chair même. 

Et, paradoxalement comme si le recentrement de toute une génération sur cette transition du corps condamné à n'être pris en compte que comme corps potentiellement mal-sexué, était un moyen de bloquer la marche des changements nécessaires à effectuer qui demanderaient une révolution dans les attentes et les modes de vie que l'ultra libéralisme est incapable de proposer sous une forme autre que recluse dans une marginalité. La vague de préoccupations, de discours, de mesures au plus haut niveau des organisations éducatives et sanitaires semble avoir rétréci la question des changements nécessaires et celles des dégâts absolus sur la santé, l'intellect et les capacités de projections dans l'avenir , auxquelles ne peut répondre qu'une mise à mal quasi totale des circuits de production et du profil de l'homo-consumeris, en lui donnant une réponse au titre d'une substitution des repères symboliques et à travers une transition individuelle, localisée sur le génital et porteuse d'un panel extensible de possibilités pour chacun de se connaître. 

Cette réduction drastique du statut du corps à celui de la déclinaison d'un genre libre d'accès permet de donner à ce changement indispensable aussi paradoxal que cela puisse paraître, une dimension plus "humaine". Mais de cet homme-là, seul les signes sexués sont adulés, même pour être détruits ou prothésés, pour laisser le corps de la biologie silencieuse à son propre destin, aux prises qu'il est avec tous les éléments toxiques qu'il ingurgite ou respire sans discontinuer.


------------------------------------------------------------------


Devant la force et l'ampleur de ce mouvement qui demeure à peine questionné dans son authenticité diagnostique et sa classification quasi immédiate dans les grilles d'évaluation  du DSM, on ne peut pas simplement se limiter à une approche psychopathologique ou psycho-normative sans questionner simultanément les forces en jeu ayant largement contribué au fait qu'une aberration sur le plan scientifique, sur le plan d'une connaissance minimale des multiples tours que peut se jouer à elle-même la psyché humaine ait pu soulever une tempête dans l'édifice ontologique de notre espèce sans se voir contrer des arguments plus massifs, qu'ils viennent des institutions, des politiques ou des praticiens.

Il va de soi que si celles-ci sont évidemment multiples, il sera mal aisé de les discerner toutes dans leur spécificité, tant elles opèrent simultanément, par renforcement et imbrication. Notre hypothèse est que ces éléments de soutien et de genèse ne sont pas des excroissances devenues soudain visibles qui correspondraient à une sorte de découverte spirituelle ou scientifique sur la complexité des fondements de l'humanité même dans sa  réalité biogénétique d'espèce mammifère mais une forme d'aboutissement d'un processus de modélisation de l'humain enclenché dans la construction et le déploiement du modèle capitaliste lui-même. Évidemment, ce modèle, si il est lié à un fonctionnement systémique économique et de rapport de pouvoir a rencontré le succès qu'on sait sans vraiment d'obstacle parce que son histoire a permis de basculer d'un rapport de force brute et relativement clair entre les acteurs à une utilisation de plus en plus présente, quotidienne, obsédante des archétypes de l'"Individu"comme objet fétiche des rapports de production et cible de ses succès et de son développement. On pourrait réagir à cette cellularisation du rapport du système à son objet en le considérant comme une forme de représentation de l'identité évidente, acquise, ne nécessitant pas d'être questionnée plus avant. Mais la dimension perverse de ce système amène avec elle cette même  érosion des fonctions critiques pour leur substituer une forme d'ingestion, d'appropriation des schémas de référence : expression, langage, attitude, comportement vestimentaire, comportement de socialisation, que chaque individualité absorbe et fait siens comme si il en était le producteur et l'initiateur.


 


Ce qui ne nous tue pas ... N°2