6.03.2022

Le mort aux trousses

La mort aux trousses
Comme lorsque notre vie nous amène à devoir nous confronter à une réalité impensable, nous faisons comme si. Comme si les règles de fonctionnement et les enjeux que se désigne le politique étaient encore les mêmes que ceux qui présidèrent à l'élaboration du système démocratique. C'est à dire, maintenues à travers l'idée que des individus que nous élirions aient comme mission première de nous représenter et aussi de nous assurer une sorte de protection nationale ou internationale contre les multiples aléas de la vie collective.
Tout comme nous imaginons que des individus ayant en charge la santé, à tous ses niveaux, sont supposés avant tout l'entretenir et nous protéger contre ses attaques multiples.
On pourrait dire que dans un système démocratique, on a le droit d'être soignés, protégés contre des forces immaitrisables sans devoir nous demander ce que ceux qui ont cette responsabilité nous veulent.
Le problème est que tout en ayant maintenu ce système de valeurs devenu dans tous les esprits une sorte d'accord tacite sur lequel il était inutile de revenir, nous avons manqué l'essentiel de ce qui qualifie le nouvel imaginaire des rapports de domination encore qualifié pour maintenir le niveau de tension collective suffisamment bas : démocratie.
Évidemment cela génère des temps de grande instabilité et de désarroi quant aux buts réels des dirigeants, c'est à dire de ceux qui sont supposés prévoir, anticiper, organiser les rapports de force au sein de la société et comme dans un roman égalitariste, veiller à la répartition équitable tous les biens, les ressources, les projets d'avenir et toute la chimère idéologique démocratique.
Liberté, égalité fraternité restent comme tatoués sur le frontispice de notre histoire et de notre relatif confort quotidien.
Mais on va devoir modifier tout notre arsenal de projections sur ces mêmes individus à qui nous avons confié notre destin.
Parce que ce qui était la force motrice de notre rapport à leurs décisions, était avant tout la certitude qu'ils faisaient ce qui se devait d'être fait, avec plus ou moins de subtilité et de clairvoyance, pour nous protéger contre notre propre disparition.
Autrement dit que chaque vie comptait. Que chaque vie se devait d'être préservée, voire sauvée, protégée en soi, du simple fait d'exister.
Les évidences de clivages socioéconomiques gigantesques, les mesures prises d'une façon autoritaire et les aberrations décisionnelles quotidiennes pouvaient nous irriter, nous exaspérer, restait comme une sorte de dernier refuge l'idée que même au sein d'une injustice absolue et d'une corruption mentale et morale évidente, il demeurait un espace protégé, un espèce sacré : notre survie.
Ils n'attenteraient pas, du moins directement, à nos vies.
Mais il va falloir nous armer de courage, travailler en profondeur les derniers reliquats de nos illusions.
Si, Si, Si.
Ils sont entrain, délibérément, comme pratiquant une sorte de révolution gestionnaire du patrimoine humain, de faire tomber le respect de chaque vie inhérent à notre modèle historique, dans les fosses du progressisme.
C'est à dire des corps, à travers le sacrifice ostensible des soins qu'on leur donne et des esprits à travers la qualité de leur éducation, le respect de l'âge en tant qu'il est ce qui a donné la matière même de ce qui fait le présent, les violences répressives de plus en plus perverses et brutales données à voir comme des évènements sans réelles conséquences, l'abandon complet de millions d'individus à leur sort dans les rues mêmes des villes anciennement les plus riches de la Nation mère, la crise des overdoses d'opiacés et le massacre qu'elle génère, l'atermoiement sans cesse renouvelé de mesures permettant de diminuer les crimes par armes à feu, dans cette même nation qui nous tire et nous entraine tous vers son chaos, le laisser faire politique sur des interventions médicales qui entraineront une stérilité pour des millions d'adolescents, les gigantesques mises en place de mesures sanitaires factices et dangereuses et l'immunité totale face à leurs conséquences, l'encouragement de mesures sur la politique internationale alimentaire qui entraineront, en pleine conscience, la famine ici décrite comme le prix à payer pour on ne sait quelle sécurité, la facilité avec laquelle l'usage de l’Armageddon nucléaire est envisagée sans éveiller le moindre effroi, tout ce mouvement qui pousse dans sa chute l'Occident et avec lui la planète entière, est le témoignage de ce basculement dans une volonté eugénique, la marche en avant, par zones, vers un grand nettoyage.
On ne dira pas que toutes ces forces destructrices sont parfaitement envisagées dans le contexte d'une sorte de programme machiavélique des élites, quoique... c'est plus dans le cumul, hors temps de guerre où ce genre de massacre est élevé au rang d'une évidence incontournable, de ces passages à l'acte abandonniques, irrationnels au regard des valeurs encore actives, même comme nostalgie, que se dessine l'effondrement de toute l'idéologie démocratique.
Que le peuple meurt, devenu simples individus identiques parts de la masse, que les vies individuelles soient reléguées toutes au rang de possibles dommages collatéraux, même celles de leurs propres citoyens, n'a plus aucune espèce d'importance.
La mort, le nombre de morts, le lieu de cette mort, sous-jacents aux cris hystériques des médias qui continuent à vouloir faire comme si les hécatombes comptaient vraiment, n'ont plus aucun POIDS dans ce temps historique de rétrécissement du futur et de règne sans partage de la pulsion de mort. EG


Ce qui ne nous tue pas ... N°2