5.10.2023

Excusez-nous, nous ne vous croyons pas.

 
 
 

Une vague nouvelle va repousser nos déjà fragiles liens à ce qu'on avait coutume de nommer "La Raison". Après la prise au sérieux, c'est à dire la scientifisation et bien sûr en suite directe, la médicalisation des corps devenus "les mauvais corps" au profit d'une vision d'un soi entièrement reconditionnable, renommable et détenteur d'une sorte de savoir premier sur lui-même mais uniquement validable par l'intervention de l'appareil technomédical qui serait le seul à valider ce "savoir" et le faire advenir, par castration chimique ou chirurgicale, voici venir le temps des zoopathies, zoophilies (ne pas oublier que l'Espagne a légalisé les relations sexuelles avec les animaux de compagnie à la condition qu'elles ne soient pas violentes) tout ceci sur la voie d'une espèce qui ne se cherche plus mais pense s'être enfin trouvée dans une trahison consommée de sa nature biologique et de sa place unique de mammifère parlant.
Le point le plus dramatique est la facilité avec laquelle les masses et ce qu'on appelle les "pouvoirs publics" "y croient", car c'est uniquement de ça dont il s'agit, une croyance, étayée par des prêtres décadents, des financements gargantuesques, des médecins cupides et soudoyés, pressés de se construire une "spécialité " qui draine la clientèle en mal d'officialisation de la catéchèse tendance sur son corps ou celui de ses enfants.
Il semble que l'attitude de résistance la plus saine implique de ne surtout pas "tomber" dans les rets de la contre-argumentation des critères éthiques ou des obligations parentales ou des cadres juridiques qui ne font que résister ou se plier (se plier et se soumettre étant le plus fréquent) et aménager la tolérance, l'accueil, la prise en compte et en charge devenues toutes des obligations sociales, de ce qui est une forme de foi, c'est à dire un leurre auquel on peut ou non souscrire mais qui ne ressortit pas du tout à la vérité au sens où cette vérité serait à soupeser avec des arguments intangibles et quantifiables.
Cette nouvelle déclinaison de "ce que je suis vraiment", le "vraiment" du mauvais corps à châtrer ayant été greffé (!) au dépend de toute autre entrée dans cette question ontologique évidente du "qui suis-je ?", question structurelle de toute existence humaine, implique de part et d'autre de son énoncé une souscription à une fiction, violente au point de mutiler le corps définitivement, qui pour exister, assez paradoxalement, doit s'imposer comme vérité de soi avant tout à l'extérieur c'est à dire à ce qui fait office de norme sociale et de catégorisations incontournables des membres de cette société à ce moment donné de son histoire.
Les révélations d'un "mauvais corps" et les étapes d'influence sur l'environnement social nommées "transition" n'ont de poids qu'à être acceptées, supportées comme il est de bon ton de dire, par cet environnement au nom d'une "vérité déjà-là présente en soi" à révéler mais qui serait à imposer à cet environnement de force, vérité d'une contre-évidence qui amène celui-ci à ne surtout pas pouvoir croire ce qu'il voit et à affirmer, non au nom d'une sorte de logique biologico-culturelle mais au nom d'une "empathie", d'une "tolérance", d'une "inclusivité" ce que toute sa personne voit mais, comme à un mirage, refuse de croire.
Il va de soi que se situer simplement en terme de degré, c'est à dire de cadre législatif à fixer sur ce qui existe en tant que tel est une façon de donner de la crédibilité à ceux et celles qui font ce choix et donc de cautionner le fait que ce choix est du domaine de cette même vérité et non du ressort d'une croyance et d'une forme de psychose collective, nouvelle exaltation religieuse, nouveau modèle, nouveaux pontes émetteurs du discours et nouvelle répression des résistants.
Il est donc essentiel de ne pas utiliser pour se placer HORS de ce culte, les mêmes nomenclatures et les mêmes micro-récits tous élaborés en dehors de l'individu qui les profère comme étant siens mais qui sont ceux de sa nouvelle église. Il est essentiel de dire : ça n'existe pas. Les soi-disant appellations diagnostiques de "dysphories" sont des constructions a posteriori pour légitimer scientifiquement, c'est à dire surtout médicalement ce qui est du ressort de tocades désespérées et de mise en acte de l'Esprit de mode et vient, comme tous les pseudo-diagnostics devenus les seuls bouées auxquelles se raccrocher pour se dire : dys de tout, bipolaire de rien, troubles en tout genre, spectres à faire peur, haut potentiel à découvrir, vulnérabilité déifiée, etc. construire ces cages dont les portes s'ouvrent ou se ferment en fonction de l'air du temps et de l'occupation du pense-bête médiatique et où les individus aux prises avec eux-mêmes sans plus d'enveloppe collective à laquelle ils puissent appartenir en sachant où ils sont et qui ils sont, épuisés par les dizaines d'années d'anémies morale et intellectuelle provoquées par les effondrements des capacités de sublimation et le développement sans borne de l'envie et des décharges de l'excitation continue, sont prêts à tout pour pouvoir se dire, dire et dire au monde : c'est ce que je suis. On peut d'ailleurs noter le glissement de celui qui "a" comme on a un rhume, à celui qui "est", comme on "est" dysorthographique.
Dans le culte trans, nous sommes face à face, au sens propre de cette expression, avec un individu uniquement aux prises avec lui-même c'est à dire en-deçà de toute capacité à s'investir et à s'attacher à un autre quel qu'il soit, qui viendrait baliser son identité et la faire advenir. C'est une affaire de captation où cet autre ne joue, n'est tenu de jouer qu'un rôle de miroir, de validation de la toute-puissance de la métamorphose.
Il va de soi que c'est donner à cet autre une charge qu'il devrait pouvoir refuser de porter, simplement pour lui garantir sa liberté de parole et d'indépendance dans les règles d'un jeu auquel il n'a pas demandé de participer et dans lequel il est uniquement manipulé. EG

Petit conte amiénois Dixième partie