5.14.2023

HPISMES

 

HPIsme.
Gros titre sur les HPIs dans Sud Ouest ce matin, bien accessible, bien visible le jour où les habitants se regroupent au Vival comme ils le faisaient au sortir de la messe en d'autres temps.
Sur une sorte de spectre (!!) qui hante les médias, surtout certains et qui donne la caractéristique de HPI comme évidente.
Diagnostic au cœur duquel s'engloutit la population un peu fragile sur le plan dit "cognitif" auquel elle attribue tous les échecs de sa vie d'adulte et où elle reconnaît ses enfants, tous ou presque.
Alors on peut tout de même faire quelques remarques, à la fois issues de l'observation directe, sur le tas comme on dit, et du recoupement de ce qui se révèle de mois en mois, d'année en année être une stratégie apparentée au marketing identitaire pour les "causes" scientistes et leurs appellations.
On va témoigner de cas HPI rencontrés en classe, diagnostiqués par une psychologue qui en avait fait son beurre et sa tarte à la crème et qui ainsi amenait des élèves disons...plus que moyens dans le giron des fantasmes de leurs parents, HPI étant une sorte de manne où tout comportement, tout refus, toute limite palpable dans les processus d'acquisition se trouve enfouis et justifient n'importe quels résultats médiocres au regard d'un enfant que "l'école" ne comprendrait pas et dont elle n'identifierait pas "le vrai moi" caché sous le peu de vivacité d'esprit.
Autrement dit, le port de la marque HPI àlaquellele pauvre gamin est condamné, comme l'ont été tous les autres labellisés, à n'être entendu qu'avec le bunker de cette catégorie quasiment magique puisque si l'on évoque un "potentiel" on ne peut le relier qu'à des preuves qui ne sont pas encore des réalisations objectivables ou n'ont pas à s'exprimer sur les compétences et les savoirs.
L'échec ou les difficultés sont alors immédiatement attribués aux enseignants mal formés mal informés et y remédier (en vain) se doit de s'effectuer en fournissant au dit HPI des "trucs" plus, des "trucs" moins, " trucs" qui ouvrent les caisses de publication ciblées dont le contenu, dans sa banalité ferait s'esclaffer n'importe quelle personne un peu moins dupe que son voisin, farce grotesque qui a vu son succès garanti avec le déferlement des "dys" et leur cohorte de charognards de la rééducation et d'experts de l'expertise qui sont venus faire semblant d'y croire afin de justifier leurs émoluments, tout en ne donnant que ces mêmes "trucs" en pâture aux pauvres gamins pathologisés, étiquetés, lessivés, encagés.
Le corps enseignant immergé dans le discours biopsy depuis des décennies sans aucune autre approche possible et rompu aux textes officiels d'un des ministères les plus inconsistants et les plus soumis à l'Esprit de mode de notre beu pays est tant habitué à porter sur ses épaules les échecs de cohortes entières d'enfants et à être accusé en permanence de ne pas maîtriser son métier face aux vagues d'acronymes qui le submergent avec régularité et nient sa propre expérience et son savoir professionnel qu'il est prêt à tout avaler, tout d'autant que cela lui permet de se construire un discours expert sans avoir à démontrer quoi que ce soit.
On ne peut pas ne pas voir d'autre part, qu'à chaque fois qu'une série française, un documentaire balancé sur les ondes met en valeur un personnage porteur d'un des qualificatifs à promouvoir ou sensé rendre hilarante une situation ignoble, on pense au documentaire sur l'enfant dit "trans", on pense au matraquage d'ARTE sur la série montrant Zelensky en joyeux président, et ici on se heurte à la série HPI, on peut s'attendre à une manœuvre de propagande et à une campagne de promotion de concepts choisis en amont pour servir l'idéologie du totalitarisme par imprégnation.
On ne peut pas ne pas voir aussi le fait que cette vague obsédante , mise en avant dans TOUTE la presse financée sous forme de "reportages", de "témoignages" etc. vient recouvrir ce qui s'était ouvert il y a quelques mois sur la chute vertigineuse des performances à tous les niveaux de l'appareil éducatif et au remue-ménage que ce constat, pas nouveau mais de plus en plus flagrant commençait à éveiller dans le populo.
Si vous arrivez à persuader chaque parent que son enfant n'est pas nul comme l'est un pourcentage important de sa classe d'âge mais qu'il est simplement un génie incompris, dont la réalité après un petit test chèrement payé mais remboursé par l'effort collectif va prouver la nature exceptionnelle, et que donc, ses résultats médiocres ne sont pas une question institutionnelle, ni une question d'approche éducative, ni un résultat d'années entières passées à croire qu'on savait ce qu'il en est de l'enfance "en général" en la classant par diagnostics comme un grand corps malade du néolibéralisme, ni un mal collectif de l'intelligence nationale mais la faute, honte à lui, de cet enseignant incompétent qui aura beau montrer les résultats calamiteux, sera toujours relégué à l'inaptitude face à un "potentiel" immesurable et pur mirage scientiste dont tout le monde peut se repaitre, professionnels en tous genres et parents aveuglés, sauf le gamin au centre du système éducatif, comme il y a été enchaîné après la révolution néolibérale des années 80 et d'où il gémit nuit et jour depuis, mis à toutes les sauces du progressisme et de la corne d'abondance qu'il représente pour la maîtrise toute-puissante d'une science de l'utile et pour ses sbires.EG

Petit conte amiénois Dixième partie