7.23.2024

Plaidoyer pour la réaction

 KIMBERLY ATKINS STOHR
Real Democratic unity requires more than words
If Vice President Kamala Harris is the nominee, Democrats must fight the torrent of misogynoir that she will face, rather than leaving that work for her and other Black women to do. ( Dans Unherd, 23/07/2024
 
Le travail, immense, tant les coups de boutoirs de la causalité victimaire ont été assénés sans répit depuis quelques années,  est à effectuer sous forme d'une rotation qui resituerait les causes et les conséquences en tant que porteuses d'objectivité et d'angles de complexité multiples et, qui sait, de recherche de vérité.
Cela implique évidemment du temps, c'est à dire la volonté d'aller chercher en-deçà des titres et donc des discours de ceux qui sont supposés avoir quelque chose à dire sur la "réalité" que nous n'aurions pas. Du temps, donc et la méticuleuse accumulation de mémoire quant à ce qui lie les évènements et les discours qui les aliènent les uns aux autres.
On a deux exemples de ce pliage herméneutique pervers dans des postures adoptées autour de faits importants de ces dernières semaines : Matt Walsh qui à propos de la tentative d'assassinat de Trump dénonce "les femmes" comme incompétentes pour assurer des postes clefs des renseignements et des services secrets, postes dédiés, comme par nature, aux hommes.
Et cette remarque ci-dessus qui ne peut attribuer les critiques à l'égard d'Harris qu'à des propos misogynes (et racistes).
 
Dans cette impasse dans laquelle les idéologies de la postmodernité nous ont plongés, comment est-il seulement possible d'envisager la moindre RÉPONSE à ce genre d'argument ?

La seule et unique chose qui n'est jamais interrogée dans ce mouroir intellectuel est celle des COMPÉTENCES des individus concernés, compétences qui évidemment n'ont rien à voir avec quelque critère génétique que ce soit. 
Et cette progressive élimination du travail comme seul critère d'excellence porte actuellement sur toute la scène élitiste dite "occidentale"ses fruits : fruits d'une dégénérescence des élites pourtant évidente à qui veut les voir et que les partis-pris progressistes affichés comme seuls éléments de justice et d'analyse envisageables ont conduit à mettre à des postes décisionnels clefs comme des pantins cup.stu.pides (on pense, entre autres nombreux exemples à certaine rectrice d'université américaine prestigieuse coupable de grossier plagiarisme, à tant de ministres ou de représentants politiques incultes que personne ne pense même à reconduire à la porte pour ignorance crasse etc.)
Si Harris peut et doit être contrée, ce n'est pas sur son sexe, ni sur sa "race"mais sur le fait qu'elle est, en plus de ses ambitions démesurées, de ses bassesses professionnelles et privées de toute évidence,  pour qui la suit depuis le début de son mandat ... évidemment, simplement, indubitablement stupide, complètement creuse intellectuellement et culturellement handicapée et que c'est pour cette raison-là même qu'elle a été choisie, tout comme son Président a été lui aussi couronné pour sa complète malléabilité et ce dans la douloureuse certitude que la posture partisane si sectaire et binaire des USA aménerait, pour ça comme pour toutes les manipulations précédentes, la masse à CROIRE ET NE PAS VOULOIR VOIR, si ce qui crève les yeux n'est pas conforme au choix partisan des Gentils progressistes dont elle doit faire partie sans en démordre, quelles que soient les preuves, quotidiennes, répétées, du mensonge médiatique et  institutionnel permanent qu'on lui engouffre dans les synapses.
Accuser "les femmes" d'incompétence "en général" pour certaines fonctions est du même acabit logico-pervers : c'est là aussi faire passer des critères génétiques, physiologiques AVANT les compétences ( et avant donc le travail et l'expérience qui précèdent leur acquisition).  
On peut voir dans ces deux types omniprésents d'approche les résidus en décomposition des logiques idéologiques post-modernes et du manque dialectique et donc de la capacité synthétique qu'elles ont châtrés.
 
C'est la même extorsion logique qui a amené le débat politique au niveau d'insignifiance et de violence du déni, de l'accusation projective et de l'injure, qui a permis à des fantasmes de toute-puissance manipulatrice des corps de s'ériger en dogmes religieux et de se présenter comme des évidences, avec les dégâts et la morbidité que l'on sait, en admonestant, condamnant, en bout de la chaîne discursive victimaire puis rayant de la carte socio-professionnelle et médiatique toute critique au nom d'un statut moral "réactionnaire" condamnable et surtout inaudible dans ses arguments.
Si on fait TOUT dire en terme d'espace réflexif, à des critères physiologiques, on peut effectivement leur faire TOUT dire de ce qu'on cherche à imposer comme façon de contrer "l'adversaire".
On se dit évidemment, jour après jour que la raison va revenir, la raison et les raisons de condamner tel ou telle pour son incurie quel que soit ce qu'il a entre les jambes ou quelle que soit son degré de racialisation supposé.
Parce que ces "choses" là, sexe, race, âge, n'ont aucune valeur argumentative EN SOI, contrairement à ce qu'on nous serine nuit et jour depuis quelques années, parce que ce qui fait la valeur d'un individu est avant tout ses capacités analytiques, anticipatrices, sa générosité intellectuelle et sa culture, son engagement réflexif et son travail, et que ces valeurs-là, associées si possible avec un peu d'humilité, de sens de l'honneur et de capacité autocritique n'ont ni sexe ni race. 
Ce qui "nous" manque, "nous" comme entité  dite occidentale, c'est bien, dans cette raréfaction catastrophique de l'intelligence collective, dans cette capacité mortifère à se laisser dire que penser dans une dynamique simplette de bon vs méchant qui nous a été inoculée depuis des décennies par les scénarios conditionnés de la nation exceptionnelle, dans ce paupérisme linguistique entretenu, dans cette nécessité à se dire soi-même nécessairementdu bon côté du manche en en n'ayant à se dire que comme "vulnérable", à clamer à longueur de vidéos ses misères systémiques  et son conte victimaire comme étant sa seule valeur affichable en tant qu'individu, dans cette réduction de soi à une bulle narcissique avec en son centre un corps trahi parce que devenu seule justification de soi au monde pour être en le faisant plaider à sa place pour des causes écrites par d'autres ailleurs, à substituer des cadres nosographiques omniprésents et comportementalistes à un authentique travail sur soi créatif, c'est à dire non cadré à l'avance par des QCM et des diagnostics radicaux desséchés, ce qui nous manque, donc, c'est un cadre politique qui soit autre chose qu'une mascarade, qu'une sorte de série TV interminable dans lesquelles "nous" sommes condamnés à n'être que des éponges, des animaux domestiques dressables, enfumables, manipulables à merci et qui n'apprennent jamais rien sur l'immense arnaque qui s'est faite règle du jeu globale.




Décapités nous sommes.