Assemblée ?
Le spectacle reconduit, saison après saison de cet hémicycle quasiment vide où aboient quelques élus attendant la pause pour se faire un rail, jouant toujours les mêmes rôles, s'opposant toujours par principe partis contre partis, pointant du doigt toujours la Bête immonde sans plus jamais la définir, s'insultant dans des face-à-face joués d'avance où seul le niveau vocal est supposé servir d'argument, amène à être de plus en plus convaincus de l'urgence de SORTIR du système des partis et de la politique comme simple matière d'une carrière des sortants grandes écoles qui ne se nourrit pas d'une expérience dans la vraie vie mais s'appuie sur des catéchèses revisitées à peine qui se gavent de poncifs, de clichés, d'insultes aussi, vieilles et usées comme mes robes.
On a écouté avec consternation deux des nouvelles recrues d'un parti à peine sorti de science po évoquer leur futur engagement politique comme une sorte de sang neuf nécessaire à la vie politique : même discours entendu mille fois sans excroissance, plat, entendu, préformaté, sans goût.
On peut se demander quelle est l'utilité de ces mugissements destinés à l'auditoire puisque dans ce fonctionnement partisan où chaque décision, chaque vote sont déterminés en amont, uniquement en fonction de l'appartenance idéologique et non objet d'une réflexion personnelle du député, jamais aucun discours, aucune intervention ne pourront persuader qui que ce soit à part ceux qui le sont déjà parce que c'est leur couleur politique et que, même face à une initiative objectivement intelligente et utile, les avis seront émis en s'y opposant par principe si elle émane du clan des "ennemis".
Jeu de manche permanent où les jeux sont faits et n'engage à rien au fond, à rien de politique.
Ils sont pitoyables, ils sont minables, ils sont lâches, pris dans ce tête à tête qui baigne dans le même jus saumâtre des échéances électorales et dans rien d'autre depuis des décennies, tous coincés dans les fils de la magouille, du coup d'état médiocre joué en coulisse et des primes avantageuses permettant de contribuer au rayonnement des plaisirs de la vie parisienne.
Si elle a nourri des cohortes de baveux, l'épisode de "l'affiche scandaleuse"a le mérite d'être une excellente métonymie de l'état de notre vie politique où faute de pouvoir, savoir, développer des idées, de soulever des questions non pas pour en faire des sujets de polémique mais pour leur tenter des solutions qui puissent être autre chose que des redites à l'infini des dogmes primaires idéologiques, " bon vs méchant" de la définitivement obsolète scission "droite, gauche".
Il n'est surtout qu'une attaque à des personnes réelles, nommées, rendues visibles, plus qu'au contenu de leurs idées, chose assez incontournable de toute façon, puisqu'elles en sont dépourvues.
Tragique, tragique quand la virulence de ces attaques orchestrées pour les meutes comme on donne du grain à moudre aux passions tristes, pointe du doigt comme si ils étaient le diable en personne des caricatures d' individus plutôt incultes, communs, peu armés intellectuellement mais devenus on ne sait quels "porte-paroles" d'on ne sait qui dans ce jeu où ils sont TOUS enfermés, bouclés dans les dernières vapeurs des centralisations décadentes.
Cet épisode a au moins la vertu de montrer une fois de plus à quel point ce conglomérat politico-culturo-médiatique où tout un chacun a droit au chapitre parce qu'il habite à quelques mètres du studio, cet appareil bien huilé sollicitant des figures plus inconnues les unes que les autres pour "débattre" et ramenant tout ce qui se dit avec une virulence qui a remplacé la pensée et, on ose à peine le mentionner , la maîtrise des sujets dont ils parlent en braillant, tout ça sans que personne ne moufte, limitant depuis si longtemps la vie politique à une discussion de comptoir, s'est arrogé les pleins pouvoirs de la médiocrité et de l'ignorance "au nom" de la liberté d'expression réduite partout à l'énoncé des formes diverses de la propagande. et aux droits d'accès aux conforts de la vie mondaine. EG