8.11.2025

Ce qui ne nous tue pas...N°1


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Il en va, pour chacun, d'une sorte d'effort permanent pour ne pas être englouti, absorbé, écrasé par le renouvellement constant des "causes".
Et, cause entre les causes...Qu'en devient-il donc, humain, de ton corps ?
Comme une question sans voix, uniquement posée à travers les distorsions omniprésentes que ce corps subit.
Objet dissocié, victime, source de tant de souffrance, surface muette de tous les fantasmes de modifications, d’amélioration, de réduction, d'augmentation, subis et si cher payés, toujours, au bout du compte.
Car c'est bien ce corps qui, au fond, ayant fait toujours ce qu'il peut au mieux pour survivre à ses dépositaires mal intentionnés, aura le dernier mot.
Il semble, comme nous l'avions déjà senti dans l'air il y a quelques temps, que s'imposent progressivement la normalisation et l'historicisation morale de l'obésité morbide comme banale, évidente comme fait de société et, qui sait, à travers la multiplication des exhibitions médiatiques, des émissions télévisées d'information, de déformation des préjugés et de construction d'une cohabitation "tolérante", car, faute de réel enjeu de recherche des causes de la pandémie, considérée comme inéluctable, on fait face assez rapidement à un phénomène devenant nouvelle norme désirable dans le corps de chacun.

Cette pénétration sur les réseaux, de la "visibilité" de ces hommes et ces femmes pesant tous plus de 25O kilos et montrant, en signe d'acceptation d'eux-mêmes, toutes les parties de leur corps, s'effectue, comme tous les mouvements des mentalités et les évolutions de représentations, sur la binarité passionnelle du spectateur tolérant ou jugeant, ainsi que sur les projections de toutes les personnes partageant plus ou moins la même situation, sachant que là encore, le plus est à considérer comme un mieux et que de la monstruosité difficile à montrer, nous sommes passés à une surenchère dans l'exhibition de ce qu'il est possible d'accumuler de graisse tout en restant quelque peu vivant.
L'extrême manifestation de la démocratisation-totale est sa capacité à tout prendre, à ne pas pouvoir trier au sein du flux constant des profils, portraits, publications, témoignage, memes, slogans, chacun mis sur la scène globale afin de représenter quelqu'un, un parmi les milliards d'autres, urgemment cherchant à se montrer, à se prévaloir, à se décrire en attendant de cette mise à nu un retour en masse des validations, négatives, agressives ou laudatrices, peu importe, le champs des commentaires étant un champ de bataille, là pour ça et par ça, que tout ce qui s'y énonce se doit d'être ouvert aux extrémités de la tolérance totale, de l'empathie perfusable, ou aux affres condamnables de la réaction.
Ce flux permet de rendre palpables les tendances à l'acceptation de tout par tous qui hisse au rang de martyr les excroissances du néolibéralisme et leur atteinte radicale aux corps.
Il ne s'agit pas évidemment de nier la souffrance totale que représente l'obésité morbide pour celui qui la supporte, mais de questionner ce que cette obésité engendre progressivement de capacité de visibilité médiatique, de possibilité de mise en scène et de qualification de soi sur la place globale et, mis à part les bénéfices secondaires obtenus par toute forme de célébrité, quelle qu'en soit la raison, de revenir sur ce que cet appel à la dualité voyeurisme/ exhibitionnisme en jeu dans les posts occulte des causes initiales de ce phénomène planétaire et des responsabilités des manipulateurs d'opinion qui, ici comme dans tous les "troubles" biopsychiatriques utilisés comme couverture identitaire, s'impose à tous comme une forme d'évidence anthropologique collective à placer sous les augures de l'acceptation.
Les tendances, également, d'un écrasement de toute valeur, morale, esthétique commune au profit de la seule exhibition d'un "soi" en l'état, réduit aux souffrances infligées par ce corps qui déborde de partout et des "avis" sur cette exhibition.
Ce qui est attendu à travers la monstration de ces centaines de corps ayant dépassés toute mesure humaine par leur poids, ces corps de plusieurs centaines de kilos, incapables de se déplacer, de s'asseoir, de pourvoir à aucune des tâches habituelles et totalement dépourvus de toute espèce d'autonomie, c'est le lent mouvement, déjà entamé depuis plusieurs décennies, d'un glissement des normes touchant la beauté, mais aussi et surtout la santé, l'autonomie, le statut d'indépendance lié à l'âge adulte qui, à s'afficher comme source de bienveillance du public élargi des médias sociaux, tend à imposer ses propres normes en récusant tout avertissement sur les origines de cette crise des obésités morbides qui excède tout ce que l'humain a jamais pu atteindre comme signe de ses excès, toutes civilisations confondues.
On touche dans la multiplication de ces "cas" aux confins de l'humain envisagé par le Forum de Davos : n'étant plus qu'un objet inactif, assouvissant de sa propre jouissance.
A travers cette mise en scène de l'horreur de sujets comme absentés de leur corps et réduits au rapport externe entre leur tube digestif et leur matière organique, réduits à la seule fonctionnalité digestive au dépend de toutes les autres, corps totalement invalides, passifs, nourris sans jamais participer à la quête de cette nourriture, se mettant en scène sur le grand écran global avec la seule motivation d'un "pourquoi pas moi" s'étayant sur leur monstruosité, exhibition qui, une nouvelle fois ne demande aucune qualité humaine, aucune réalisation, aucun trait de caractère ou aucun savoir particuliers mais la seul garantie d'"être", pour devenir légitimable, on assiste au même glissement que ceux qui favorisèrent l'usage hystérique de la chirurgie esthétique, des infiltrations de botox, ou l'identification de soi ou de ses enfants en tant que trans, ou en tant que "Furry", autrement dit une manifestation collective du terme d'un processus qui élimine tout le contexte de son apparition et des origines de ce qui s’exhibe dorénavant, en bout de tranchée, comme un fait.
Acceptable ou non, soumis à la législation concernant les "propos haineux" dès que quelques avis un peu dubitatifs questionnent simplement la voie prise pour en arriver là ou les origines de cette apocalypse nutritionnelle et vitale.
Si ces corps, sans même devoir évoquer la kyrielle de maladies dont ils sont évidemment porteurs, deviennent "juste" visibles et pris dans le grand mouvement d'acceptation de tout par tous, les questions sur la genèse de cet état morbide sont évidemment évacuées au profit d'un retournement des responsabilités en nécessaire travail d'acceptation des "masses" à leur égard.

Si, d'autre part, apparait le mirage, rendu officiel par des publications médiatiques d'état, qui appelle à "changer les regards" sur l'obésité sans jamais questionner ses sources ni son ancrage temporel pourtant bien déterminé, insistant, là aussi comme sur tous la genèse naturaliste de tous les troubles mentaux sur une origine hormonale, génétique, c'est à dire sur une cause hypothétique mais qui rationalise sous le glas de l'"étude", le rapport à l’absorption et au soin de soi en l'équipant de la logistique de l'expertise scientiste tout en permettant à chacune des personnes concernées de repousser toute responsabilité de l'aspect strictement alimentaire et
des toxicités qu'il accumule dès l'enfance dans la progression de cet état et de ce qu'elle a laissé advenir de son corps.
A travers cette déresponsabilisation, face encore de la pure-victime
propre à ce que les temps font de leurs sujets, dans un rapport sado-masochique aux organes politico-économiques, s'effectue une sorte de catharsis collective et d'identification au groupe concerné sous-tendu par une forme de causalité quasi-transcendante d'où le sujet qui s'en sert pour se montrer est, paradoxalement, totalement absent.

La banalisation évoquée plus haut a déjà, dans d'autres secteurs, montré sa rapidité d'action sur les mentalités et sa force de conviction et de contrainte, qui amène l'Esprit de mode à éliminer toute dynamique critique réactive au profit de valeurs sans cesse modulables par l'empathie, la solidarité, la bonté, le soutien, toutes ces données morales inoculées quotidiennement au public global, supposées faire partie du kit démocratique de l'ultra-libéralisme, pour qui tout, n'importe quand, n'importe où, est possible et acceptable à la seule condition que cela convienne au désir de l'individu, et de faire ingurgiter cette évidence comme fleuron du progressisme.
A la condition aussi, qui a induit, par son absence, un effondrement des maniements les plus sommaires du raisonnement logique de tout l'Occident, de ne jamais poser de questions sur les origines, sur les fins et les processus d'advenir de ces tendances qui s'imposent comme partie d'un supposé "cours de l'histoire" alors qu'elle ne sont que des retours devenus visibles, quantifiables, des manipulations antérieures effectuées dans le silence des laboratoires du capitalisme scientiste dégénéré.
A la condition aussi de postuler dans cette imposition d'un diktat moral collectif de tolérance à la "vulnérabilité" comme norme, autre chose qu'une autre forme de manipulation à même de pouvoir percuter comme déplacé n'importe quel sentiment de réserve face à l'absurde et au suicide latent de tout ce qui est supposé qualifier "l'humain" comme devant, pour sa propre survie s'imposer des limites et des règles.

 

A suivre 



OMNIVORES du monde entier !